{EVENT 2015} En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard. [Terminé]

[Asgeir Nygård]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard.

Kirsten. C’était le nom de cette fille qui l’épiait depuis quelques jours, à chaque coin de couloir. Elle s’était cru discrète. Asgeir avait d’abord pensé qu’il se faisait des idées et puis au bout de cinq rencontres "inopportunes" entre deux cours, il avait fini par un peu flipper. Au bout de la sixième fois, il avait fait mine de faire demi-tour pour chercher un quelconque objet oublié dans la salle de classe pour confronter la jeune femme. Elle avait été tellement surprise qu’elle n’avait pu babiller que quelques mots, sans même se présenter en premier.

-Asgeir… SOIS MON CAVALIER POUR LA SOIRÉE DE DEMAIN ! Euh… S’il te plait ?

Sa stalkeuse, en plus de pas savoir stalker correctement, était peut-être folle. Il ne lui avait jamais adressé un regard auparavant, il ne savait même pas qui elle était jusqu’à cette soirée d’inauguration de l’école. Et pourtant, tellement embarrassé de ne pas avoir envie d’y aller, encore moins avec elle… Il n’avait pas su dire non.

Alors qu’il arrivait dans la salle aux trois cascade en compagnie de Kirsten, cette folle accrochée fermement à son bras, il n’avait qu’une envie : S’enfuir. Elle ne faisait que parler, sans même attendre de réponse de la part du blond. Non. Elle parlait, parlait, parlait, parlait, et je vous ai aussi dit qu’elle parlait ?

Autre point qui lui donnait envie de prendre ses jambes à son cou : Le costume trois pièces, queue de pie qu’il portait actuellement. Il ne l’avait pas sorti de ses valises jusqu’alors et ne l’avait jamais vu avant. En fait, il venait tout juste de le déballer. C’était sa tante, avant de partir pour l’école, qui lui avait offert. Sa tante c’était bien le seul membre de sa famille à qui il tenait vraiment. Elle n’était pas comme les autres Nygard. Elle était… Excentrique. Et tout le temps en voyage autour du Monde. C’était une aventurière, amoureuse de sa liberté, curieuse, globe trotteuse, et qui adorait son neveu plus que tout. Malheureusement il ne la voyait qu’à de très rares occasions. Déjà parce que ses parents voyaient d’un mauvais œil son influence sur Asgeir, et puis tout simplement parce qu’elle ne revenait en Norvège qu’une fois dans l’année et encore. Et malheureusement, sa tantine lui avait aussi fait un cadeau à la hauteur de son extravagance. “Je l’ai acheté à Londres, quand j’ai appris ton départ pour ton école. Il t’ira à merveilles !” lui avait-elle écrit sur une carte postale qui accompagnait le paquet cadeau. Le blond aurait dû se douter des goûts prononcés pour le kitsch de sa tante. Mais parce qu’il l’adorait, il s’était résigné à mettre son costume qui semblait dater d’une autre époque.

-Asgeiiiiir, on dit que tu connais tout de l'Amortentia… C’est vrai ?

La voix nasillarde de sa cavalière lui donnait mal à la tête.

-Mh… Il faut croire… Soupirait le Vanhir.

-Et… Quelle odeur sent l'Amortentia pour toi ?

-J’sais pas, j’ai jamais senti.

La rousse scotchée à lui commençait à lui taper sur les nerfs. Il prétextait sèchement vouloir chercher quelque chose à boire pour retirer son bras pris en otage entre les paluches de l’adolescente. Vite quelque chose, n’importe quoi. Même du soda de branchiflore lui irait tant il souhaitait juste une chose : s'éloigner de Kirsten le plus vite possible. Elle lui volait son propre oxygène !
Le blond arrivait jusqu’au buffet de la salle de réception avec soulagement. Il attrapait deux verres de jus de citrouille et en portait un directement à ses lèvres. Le deuxième était évidemment.. Pour lui. Oui, aussi.

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[Sebastian Jacobsen]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard

Le grand jour était enfin arrivé. Ce soir allait être lancée la soirée d'inauguration de l'école, à 18h tapantes. C'était l'un des principaux bruits de couloir de ces derniers jours. Les élèves avaient reçu une invitation quelques jours après la rentrée. Sebastian avait immédiatement été enthousiasmé à l'idée d'y participer. Dans sa vie de moldu, il avait déjà pris part à de nombreuses fêtes avec ses amis. Il adorait l'ambiance de ces soirées. Il est vrai qu'à quelques reprises, il y avait eu des dérives entraînés par l'alcool malgré que les jeunes n'avaient, pour la plupart, pas l'âge d'en consommer. De son côté, il avait toujours été irréprochable et aucune goutte d'une quelconque eau-de-vie n'avait touché ses lèvres jusqu'à présent.

De ce que disait le courrier, le personnel de l'école, des employés du Ministère de la Magie et même les parents avaient été conviés. Des mets délicieux étaient promis, ainsi que des divertissements. Il avait hâte de découvrir lesquels. Évidemment, la musique ne serait pas mise de côté.
Sebastian trouvait l'idée d'inviter les parents plutôt bonne, même s'il se doutait que cela créerait des esclandres, ou à minima des tensions étouffées, entre les familles de sang-pur très attachées aux traditions et les familles moldues, comme la sienne. Comme il s'y attendait, ses parents ne viendraient pas. Ils avaient prétexté avoir déjà quelque chose de prévu, mais le brun savait que ce n'était pas la véritable raison. Ils ne voulaient pas partager ce moment avec lui. Dans d'autres circonstances, ils n'auraient sans doute pas hésité à venir. Bien qu'ils avaient encore du mal à réaliser qu'il puisse exister un monde magique, ils auraient fait preuve d'ouverture d'esprit. Ce qui bloquait, ce n'était pas sa nature sorcier, mais l'autre part qu'il dissimulait et surtout ce qu'elle lui avait fait commettre. À vrai dire, Sebastian avait estimé, en recevant la réponse de ses parents, que leur absence n'était pas plus mal. Leur discussion n'aurait été que faux semblant, gêne, et amertume. Ils avaient tout de même pris la peine de lui envoyer un costume de couleur noire, avec une chemise blanche et une cravate. Il n'avait initialement pas prévu de se mettre sur son trente-et-un. Une simple chemise aurait été nettement suffisante à ses yeux, mais peu importe, il mettrait ce que ses parents lui avaient envoyé. Sans doute était-ce une façon de se déculpabiliser de le laisser seul dans ses doutes, dans ses craintes. Ses cheveux, quant à eux, ne seraient pas plus disciplinés qu'habituellement. Ça lui était égal, qu'il soit habillé de façon chic ou mal fringué. Dans les deux cas, il était persuadé qu'il passerait une bonne soirée.

Quand la fin des cours sonna, il se dirigea vers son dortoir, d'un pas lent et tranquille, pour se préparer. Il laissa l'accès à la salle de bain à ses camarades de chambre en priorité. Il n'était pas stressé par le temps, comme à son habitude, même s'il avait rendez-vous. Une camarade de sa caste lui avait demandé s'il était d'accord de l'accompagner. Vu les regards qu'elle lui lançait, il était clair qu'elle s'attendait plus qu'à quelques danses partagées. Mais le brun ne remarquait pas ce genre de choses bien souvent. Il était très tactile et taquin, aussi ce n'était pas la première fois que des gens interprétaient mal son comportement et se faisaient des idées. Les situations étaient alors souvent cocasses, ce qui provoquait amusement du côté de Seb', et gêne de l'autre. Alors s'il avait accepté de venir avec la demoiselle, ce n'était que par amitié, sans aucune arrière-pensée.

Malgré l'impatience d'être dans l'ambiance festive, il savait qu'il était en retard. À peine fut-il sorti de sa chambre que l'adolescente qui l'attendait le lui reprocha. Il s'excusa, même s'il savait pertinemment qu'il n'en serait pas plus ponctuel pour autant à l'avenir. L'adolescente remarqua au premier coup d'œil qu'il avait mis sa cravate n'importe comment. C'est vrai qu'il avait bataillé un moment avec, sans parvenir à comprendre le « mécanisme ». Il avait finalement fait un simple nœud, sans se poser plus de questions. Sa camarade pointa sa baguette vers lui et après qu'elle ait prononcé une formule, l'accessoire se positionna de lui-même correctement.

« Trop fort haha ! J'avoue que ça me gêne beaucoup moins comme ça. » s'exprima le brun, impressionné par ce sort qui avait semblé n'opposer aucune difficulté à la sorcière.

Si c'était lui qui l'avait jeté à quelqu'un, probablement que la personne aurait fini pendu.
Le duo arriva un quart d'heure après le début des festivités. Le sorcier fut surpris de la foule qui était présente. Il ne s'attendait pas à ce qu'il y ait autant de monde. Son regard scruta l'ensemble de la salle, qui était décorée aux couleurs de la nature. Les tables avaient été embellies pour l'occasion. Il repéra également le magnifique buffet dressé au fond de la pièce. Les plats, qui offraient une large palette de couleurs, semblaient tous plus appétissants les uns que les autres. Enfin, il observa quelques instants les musiciens qui s’affairaient au centre de la pièce.

« C'est vraiment génial ! » s'exclama-t-il de sa voix enjouée.

L'instant d'après, il repéra l'un de ses groupes d'amis. Prenant le bras de sa cavalière, il déclara :

« Eh viens, y a nos potes là-bas »

« Att... » commença la demoiselle qui n'eut d'autres choix que de le suivre.

Sebastian salua ses amis, ne remarquant pas que sa camarade semblait agacée d'être soudainement entourée. Elle ne tarda pas à proposer au lycanthrope de s'éloigner pour être plus tranquille, mais celui-ci était déjà lancé dans une discussion passionnante, et lui demanda de patienter quelques minutes. Malchance pour la demoiselle, ses parents vinrent la trouver et elle n'eut d'autres choix que de subir leur présence et leur interrogatoire quant à cette école.

Au bout de quelques minutes, la soif titilla le Vanhir. Il se dirigea alors vers le côté du buffet où se trouvaient les boissons. Celles réservées aux élèves étaient, sans surprise, sans alcool. Son regard balaya l'ensemble de la table. Le choix n'allait pas être évident. Il repéra cependant l'un des breuvages qu'il appréciait le plus. Un sourire aux lèvres, il s'approcha et c'est à ce moment-là qu'il aperçut le camarade de chambre auquel il avait fait mauvaise impression dès le premier jour, en lui projetant accidentellement la dite-boisson justement, et en abîmant son bouquin de potions et sa chemise. Cet incident avait valu deux heures de colle aux deux adolescents. Suite à cela, le blond l'avait évité. À chaque fois que Sebastian avait voulu lui adresser la parole, le regard glaçant et assassin qu'il lui lançait finissait par l'en décourager. Il voulait cependant rectifier le tir. Puisqu'ils partageaient la même chambre, il était préférable qu'il règne une bonne ambiance entre eux. Peut-être qu'à présent qu'ils étaient dans un autre contexte, plus festif, il aurait le temps de caser quelques mots avant d'être envoyé bouler ? De toute façon, vu le monde qu'il y avait, il n'y avait pas trop de risque qu'un « meurtre » s'ensuive ! Le né-moldu s'approcha alors lentement des boissons et par la même occasion, de son camarade, tout en restant quelque peu à distance. Quand le blond le remarqua, il prit la parole, qu'importe le regard qu'il lui adressait.

« T'inquiètes, je vais attendre que tu aies fini de te servir et que tu te sois décalé d'au moins deux mètres pour éviter tout incident. » s'amusa-t-il. « Encore désolé pour l'autre fois, ta chemise et ton bouquin foutus... C'était pas voulu, vraiment. Et les deux heures de colle... pas cool. J'ai essayé de parler au prof à la fin du cours mais il n'a rien voulu savoir... Je pensais pas qu'un sort pouvait foirer. Je pensais que soit ça marchait soit ben... Il ne se passait rien. »

Sa voix avait été des plus sincères et un soupir vint accompagner ses propos. Il espérait que cela détendrait le Vanhir. Quand ce dernier eut fini de se servir, il se rapprocha pour remplir son verre à son tour. Il fut tenter de faire une feinte avec son gobelet – incorrigible celui-là – et probablement que c'est ce qu'il aurait fait s'il avait déjà sympathisé avec le blond, mais il s'abstint, conscient que ce dernier penserait que c'était à nouveau une provocation gratuite, et non un jeu. L'adolescent s'avérait souvent être un grand gamin dans sa tête, bien que lorsque les circonstances l'exigeaient, il pouvait faire preuve d'une grande maturité.

« Au fait, moi c'est Seb', enfin Sebastian, mais peut-être que tu le sais déjà. »

En effet, il s'était fait de nombreux amis et avait sympathisé avec du monde, ce qui fait qu'il n'était pas rare qu'il soit interpellé dans la salle commune, en cours, voire dans les couloirs. En outre, ils partageaient la même chambre et surtout, vu qu'il l'avait humilié à son insu et malgré lui, le blond devait parfaitement avoir mémorisé son prénom, peut-être même son nom.

« Toi c'est... As... geir, c'est cela ? » hésita-t-il.

Se retrouvant face à la foule, derrière le buffet où étaient entreposées les boissons, son regard balaya l'assemblée, dans laquelle se mélangeaient jeunes et moins jeunes. Il se perdit dans ses pensées quelques secondes, avant de se tourner vers l'adolescent qui se tenait non loin de lui.

« Alors, qu'est-ce que tu penses de cette école et des cours ? » reprit-il.

Ce n'était pas qu'une façon de faire la conversation, il souhaitait vraiment faire connaissance avec le blond, qui n'avait pas encore fui, c'était plutôt positif.

Ft. Asgeir Nygârd and everyone

[Asgeir Nygård]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard.

Ce n’était que le début de soirée mais la salle, soigneusement décorée pour l’occasion, était déjà bondée de monde. Asgeir avait une certaine habitude des soirées mondaines, sa famille en organisaient très régulièrement. Sauf que lui, il n’y était jamais invité. alors il lui arrivait de se mêler aux domestiques et de se cacher pour assister de loin, curieux, aux festivités. Souvent tout n’était que des façades, Madame et Monsieur Løvenskiold semblaient venir pour un simple repas amical mais les affaires revenaient vite sur le tapis. La famille Anker organisait un événement caritatif et invitaient cordialement les Nygard à y participer avant d’habilement demander une promesse de don en échange d’un autre service. La cadette des Jarlsberg serait bientôt en âge de se marier, entre sangs-purs et détenteurs d’une certaine fortune, il serait sûrement intelligent d’organiser des fiançailles avec l’un des fils de la famille. Tant de sujets qui étaient le cœur de sa famille, alors que lui trouvait cela bien futile. Au moins Asgeir n’avait jamais entendu ses parents parler de lui en dehors d’une fausse mauvaise santé qui l’aurait empêché de vivre sa vie normalement. Il n’avait jamais été mêlé aux affaires de sa famille et c’était tant mieux.
Pour le blond, participer officiellement à une soirée était une première et pourtant il avait l’étrange sensation d’avoir vécu ça toute sa vie. Il préférait quand Jafnhàr était une simple école.

Alors qu’il était entrain de se servir ce qui devait être son troisième verre de jus de la soirée - grande soif était un bon prétexte pour ne pas retourner auprès de sa cavalière -, il remarquait qu’un autre problème s'était rapproché de lui. Ah… Jacobsen… Il aurait pu ne pas le reconnaître dans ce costume qui, bien que très saillant et à sa taille, ne lui allait pas particulièrement. C’était certainement à cause de l’habitude de le voir en tenue débraillée. Il y’avait tellement de monde ce soir, toute caste confondue, même des personnes venant de l’extérieur, et pourtant il arrivait encore à tomber sur lui. Son destin semblait vouloir lui laisser deux choix épineux : Celle qui lui tapait sur les nerfs au point de vouloir en devenir sourd ou celui qui lui portait la poisse depuis le premier jour des cours ?
Quitte à devoir choisir entre la peste ou le choléra, il préférait prendre le risque de mettre son costume en jeu. Et de subir une ou deux moqueries de plus, ça allait évidemment de paire avec le brun.

-T'inquiètes, je vais attendre que tu aies fini de te servir et que tu te sois décalé d'au moins deux mètres pour éviter tout incident.

Pour le coup, sa phrase d’accroche avait eu le don de décrisper un peu Asgeir et de le faire sourire en coin. Étrange. Qu’avaient-ils mis dans le jus de citrouille ?

- Encore désolé pour l'autre fois, ta chemise et ton bouquin foutus... C'était pas voulu, vraiment. Et les deux heures de colle... pas cool. J'ai essayé de parler au prof à la fin du cours mais il n'a rien voulu savoir... Je pensais pas qu'un sort pouvait foirer. Je pensais que soit ça marchait soit ben... Il ne se passait rien.

- Ce qui est fait, est fait. Soupirait-il.

Le blond ne s’attendait pas à ce que Sebastian vienne s’excuser auprès de lui, et encore moins ce soir. Habituellement ce garçon était toujours entouré d’une ribambelle d’élèves qui appréciaient ses blagues et sa compagnie. Il s'était plutôt attendu à devoir le contourner lui et son fan club pour éviter une nouvelle catastrophe. Et pourtant le voilà devant lui, l’air penaud et se servant un verre de la fameuse boisson qui l’avait embaumé toute une matinée durant. Par précaution, il se reculait d’un pas. Juste au cas où, hein.

-Au fait, moi c'est Seb', enfin Sebastian, mais peut-être que tu le sais déjà.

- Difficile de ne pas le savoir, on est quand même dans la même chambre tous les deux.

Ok, il était peuuuut-être un peu trop froid pour ce soir. Si c’était bien le moment de tirer un trait sur le passé, c’était bien maintenant. Et s’il ne voulait pas se retrouver avec Kirsten accrochée à lui comme une moule à son rocher, il allait peut-être devoir mettre un peu d’eau dans son jus de citrouille. Au moins pour la soirée !

- Toi c'est... As... geir, c'est cela ?

Pas étonnant qu’il ne se souvienne pas bien de son prénom, à l’inverse.

-C’est ça. Asgeir.

Il aurait aimé enchaîner directement sur quelque chose d’autre, mais les mots restaient à nouveau bloqués dans sa gorge. Comme d’habitude. D’un coup le fond de son verre de jus orange semblait être devenu hyper intéressant. Que dire à un garçon populaire, avec qui il n’avait fait qu’être désagréable depuis le début ? “Eh alors, commence ça se passe les cours, tranquille ou bien ?” Pfff. Au moins Kirsten aurait eu de la conversation pour deux, elle. Pour trois ou quatre même.

- Alors, qu'est-ce que tu penses de cette école et des cours ?

Ah bah tiens, il lui posait la question ! Il relevait le regard vers son camarade, un brin amusé. Au moins rien n’était ridicule pour Sebastian, visiblement. Il aurait aimé être comme lui.

- Ca va. Commençait-il, toujours sur la réserve. Se rendant compte du manque cruel de conversation, il se mis un sacré coup de pied aux fesses et enchaînait rapidement pour éviter le malaise. Je veux dire, c’est toujours cent fois mieux que les cours à domicile. Au moins j’apprends autre chose que des sorts offensifs et des tours de magie noire. Et toi, ça te plait ici ? Tu as l’air de t’être bien acclimaté…

Il tournait nerveusement son verre entre ses doigts. Asgeir, mon petit, tu es chiant à en mourir. La musique d’ambiance, d’abord assez calme, devenait de plus en plus entraînante. Quelques couples en profitaient pour s’inviter à danser. Il cherchait furtivement sa cavalière du regard pour s’assurer qu’elle ne tentait pas de s’approcher à nouveau de lui et se rapprochait de Seb d’un demi-pas, pour lui parler sans avoir à hausser la voix.

- Ca fait bizarre de te voir habillé en costard. Ca te va bien et en même temps… Ça te va pas. Comme si… C’était pas toi. Osait-il lui dire, un brin timidement.

Bon. C’était toujours aussi nul. Bon sang asgeir, tu vas faire fuir toute ta caste, à force !

- Ahem… Mh… Tu… T’es venu tout seul ?

Peut-être avait-il de la famille dans le coin ? Ou un cavalière qu'il souhaitait lui aussi éviter ?

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[Sebastian Jacobsen]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard

La fête battait son plein, alors même qu'elle avait commencé il n'y a pas si longtemps. La musique mettait tout le monde dans l'ambiance. Le Vanhir pouvait déjà observer des duos ou des couples danser, parfois des élèves, parfois des adultes. Il appréciait danser lui aussi, même si ce n'était guère une obligation pour qu'il passe une bonne soirée. Il préférait d'ailleurs les chansons qui incitaient à se trémousser dans tous les sens, quitte à faire n'importe quoi, sans se préoccuper un seul instant du regard des autres. C'était encore mieux quand des amis s'y joignaient. Il n'avait nullement besoin d'alcool ou d'autres substances plus ou moins licites pour s'éclater. Il n'y avait jamais goûté, mais l'odeur ne l'attirait pas spécialement. Qui plus est, il avait pu voir les dégâts que cela pouvait causer en soirée, les langues qui se déliaient. Il ne manquerait plus qu'il évoque son secret, sous l'effet de l'alcool.

Il s'était sagement dirigé vers le buffet sur lequel les boissons réservées aux mineurs étaient entreposées, contrairement à certains étudiants qu'il avait vu se faufiler vers l'autre partie, vers les liquides « interdits » pour eux. Sorciers ou moldus, il n'y avait pas de différence. Ils étaient humains avant tout et surtout, en pleine période propice à ce genre de comportement !
En s'approchant, il avait repéré son camarade de chambre et avait pris son courage à deux mains pour lui adresser la parole, pour s'excuser des dommages causés à l'une de ses chemises et à son livre de potions. Visiblement, il avait plutôt bien choisi son amorce, puisqu'il crut apercevoir un fin sourire sur le visage du sorcier. Pour autant, cela ne semblait pas gagner.

« Ce qui est fait, est fait. »

En même temps, Sebastian ne pouvait pas s'attendre à une phrase du type « c'est pas grave poto ! Allez viens on trinque ensemble ! ». Le brun se mordit la lèvre, sans vraiment s'en rendre compte, mais n'avait tout de même pas lâché l'affaire et s'était présenté, bien qu'il se doutait que son prénom n'était pas inconnu de son interlocuteur, qui le lui confirma.

« Difficile de ne pas le savoir, on est quand même dans la même chambre tous les deux. »

Il avait balancé cette réplique avec nonchalance, d'un ton presque froid. Probablement que quelqu'un d'autre ne se serait pas acharné, aurait tourné les talons et serait retourné auprès de ses amis, mais ce n'était pas le cas de Sebastian. La froideur parfois naturelle dégagée par certaines personnes ne l'effrayait pas. Parfois elle le mettait mal à l'aise, et encore, ce n'était pas la majorité du temps, et ce n'était même pas le cas avec le blond. Sans doute parce qu'il percevait que des deux, c'était lui qui semblait le plus embarrassé. Il parvint néanmoins à confirmer son prénom, c'était déjà un bon début !

Sebastian ne se rappelait plus vraiment de son nom de famille, mais ce dont il se rappelait, c'était des bruits de couloir qui circulaient de temps à autre sur son camarade sorcier. Des rumeurs déplaisantes, à propos de sa famille qui serait adepte de la magie noire et qui aurait participé à la Grande Guerre afin de faire le plus de victimes possibles parmi les moldus, mais aussi les sorciers qu'elle estimait non-dignes du monde magique. Une famille prônant la pureté du sang, dénigrant les Sang-de-Bourbe.
L'adolescent ne se préoccupait pas de ce genre de ragots. Cela ne l'intéressait pas ; il préférait les potins qui n'intéressaient personne, du style « j'ai vu une licorne près de la cascade ! », plutôt que les histoires qui concernaient directement des individus, surtout s'ils avaient pour but de les descendre. Il estimait qu'il fallait se faire sa propre opinion des gens et ne pas suivre bêtement ce que les autres disent – cela dit, il était capable de suivre bêtement quelqu'un dans ses plans d'aventure, quitte à se mettre en danger – mais jamais il ne chercherait à nuire volontairement à quelqu'un. Une phrase était facilement déformée et amplifiée, l'être humain étant un adepte des médisances. Quand bien même ces accusations étaient véridiques, il savait faire la part des choses. Un meurtrier n'engendre pas forcément un assassin, et inversement. Si cela était si simple, probablement que le monde n'aurait pas évolué de cette façon, n'aurait peut-être pas évolué du tout. Aussi ne portait-il aucun jugement sur son interlocuteur, qui confirma tout de même peu après, du moins indirectement, le penchant de sa famille pour la magie noire alors qu'il l'avait questionné à propos de cette école et des cours qui y étaient enseignés.

« Ça va. »

Le brun sentait bien la gêne qui animait Asgeir. Il lui sourit, tentant de le mettre à l'aise, l'air de dire « je ne mords pas ». Sauf à la pleine lune peut-être mais il lui était intolérable d'y penser. Malgré tout, le blond parvint à développer sa réponse.

« Je veux dire, c'est toujours cent fois mieux que les cours à domicile. Au moins j'apprends autre chose que des sorts offensifs et des tours de magie noire. Et toi, ça te plaît ici ? Tu as l’air de t’être bien acclimaté… »

Sebastian le fixa droit dans les yeux, le scrutant avec grande attention, sans penser que cela mettrait sans doute encore plus dans l'embarras le Vanhir, qui tournait déjà nerveusement son verre entre ses doigts. À vrai dire, ce dernier avait suscité sa curiosité. Il avait cru comprendre que la magie noire était interdite, aussi était-il extrêmement surpris que son camarade en parle spontanément, sans retenue. Pourtant, comme à son habitude, le lycanthrope n'émit aucun jugement et fit preuve d'ouverture d'esprit. N'y avait-il pas des branches de la magie noire auxquelles on pouvait s'intéresser sans pour autant être un meurtrier ? Il était persuadé que si.

« Des tours de magie noire ? Je t'avoue être surpris que tu en parles aussi... Facilement ? Il me semblait que c'était répréhensible dans le monde de la magie. En quoi cela consistait exactement ? » demanda-t-il avec curiosité.

Aucune arrière-pensée derrière cette question. Il ne servirait pas des propos du jeune homme pour entretenir les on-dit ou pour dénoncer quoi que ce soit, si celui-ci était décidé à lui en dire davantage.

« N'empêches, j'ai eu de la chance... Si j'avais su que tu faisais de la magie noire, j'aurais peut-être fait plus attention en entrant dans la salle de potion ! »

L'adolescent explosa de rire. Peut-être qu'à force il parviendrait à décoincer un peu Asgeir.

« De mon côté, ouais, j'ai trouvé mes repères et je me sens plutôt bien entouré. Cela fait bizarre, je n'ai jamais côtoyé d'autres sorciers auparavant et j'ai toujours étudié ben... les cours normaux quoi, enfin des « moldus » comme on dit maintenant dans le jargon, les maths, l'histoire, la géo, les sciences, … Je ne savais même pas qu'il existait des écoles de sorcellerie ! Mais bon, vu mon niveau, je pense que j'en ai bien besoin, ce n'est pas toi qui dira le contraire. » répondit-il, adressant un sourire amusé à son interlocuteur. « En tout cas, j'aime beaucoup les cours qui sont enseignés, pour la plupart. J'ai hâte de passer à la pratique en potion et de rencontrer des animaux magiques ! »

À lui par contre, il n'y avait pas besoin de lui tirer les vers. Il pouvait blablater sans difficulté, même sur des sujets expédiés en cinq minutes.
Il remarqua que son camarade s'était légèrement approché de lui. Il y voyait là plutôt un bon signe, à priori, les tensions du premier jour semblaient retomber. Le blond n'avait pas l'air du genre rancunier, en tout cas pour des événements sans réelles conséquences.
Sebastian se tourna vers le centre de la pièce. De plus en plus de couples rejoignaient la piste de danse improvisée. Il but une gorgée de sa boisson fétiche, avant de reporter son attention sur Asgeir qui avait repris la parole, d'une voix timide.

« Ça fait bizarre de te voir habillé en costard. Ça te va bien et en même temps… Ça te va pas. Comme si… C’était pas toi. »

Suite à cette remarque, il baissa la tête pour admirer sa tenue. Clairement, ce n'était pas ce qu'il préférait mais on ne pouvait pas dire qu'il n'était pas à l'aise, puisque cela lui était complètement égal. Reportant son regard vers le blond, il se mit à rire.

« Ouais, effectivement, ça ne me ressemble pas trop. C'est mes parents qui m'ont envoyé cette tenue. Je t'avoue que sinon, je serais venu ben... Comme d'hab' en fait j'crois ! Bon j'aurais sans doute fait l'effort de mettre une chemise, mais c'est tout. Je m'en moque en fait des fringues que je porte. Puis comme j'aime me balader dans la forêt, faire des petites escapades nocturnes ou grimper aux arbres, vaut mieux des vêtements dans lesquels je suis à l'aise et disons que ça fait moins mal de déchirer un t-shirt à cent NOK qu'un costume à mille. Mais après chacun ses goûts. Tu es toujours très élégant toi, et si tu te sens mieux ainsi, t'as bien raison. »

Il se moquait éperdument que le blond le prenne pour un mec « étrange ».

« Cela dit, tu dois du coup redoubler d'attention pour éviter de les salir et surtout, éviter les imbéciles pas adroits de leurs mains. » rit-il.

Seb' adorait l'autodérision. Il était rare qu'il se vexe, même lorsque les critiques qui lui étaient adressées n'avaient pas pour vocation à le faire rire. En général, où justement il les tournait en autodérision, favorisait l'ironie ou bien ignorait complètement les auteurs de ces attaques. S'il s'agaçait, c'était en général plutôt si on s'en prenait avec insistance à ses proches. Ou que la pleine lune approchait dangereusement.

Asgeir, comme s'il cherchait à faire la conversation pour éviter les blancs gênants, lui demanda s'il était venu seul.

« Non, je suis venue avec une fille de notre caste, mais ses parents l'ont rejoint. Probablement qu'à sa place j'aurais aussi profité de leur présence, mais ils ne sont pas venus. » répondit-il d'un air plutôt détaché, contrastant avec le ton employé précédemment.

Ses yeux se perdirent quelques instants dans la foule et il laissa échapper un soupir sans qu'il ne l'ait vraiment souhaité. Se secouant doucement la tête pour se recentrer sur son camarade, il reprit :

« Et toi ? »

Alors qu'il attendait sa réponse, son regard se posa sur la table, sur laquelle se trouvaient quelques petites décorations. L'une d'entre elles sortait du lot, par son aspect brillant. Sans se soucier de ce que dirait Asgeir, Sebastian s'en empara et la mit dans sa poche.

« Je te rassure, je suis pas klepto, t'as pas besoin de cacher tes affaires. » s'amusa-t-il. « J'ai accumulé quelques objets brillants ces derniers temps mais je vais les rendre. J'aimerais beaucoup voir un Niffleur en fait, ça a l'air tellement mignon, et j'ai lu qu'ils aimaient ce qui brillait. Enfin j'espère que j'arriverais à faire en sorte qu'il ne dérobe rien. »

Ft. Asgeir Nygârd and everyone

[Asgeir Nygård]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard.

Le blondinet ne remarquait pas tout de suite qu’il était attentivement observé par son camarade. Il n’avait pas osé poser son regard sur le brun de tout le temps où il avait pris la parole, si ce n’était pour inspecter son accoutrement de manière fugace. S’il l’avait relevé plus tôt, sans doute se serait-il mis à rougir avant de se mettre sur la défensive en ripostant avec un “J’ai quelque chose sur le visage ?” particulièrement gêné. Non, pour le moment il n’était concentré que sur les quelques questions posées par Sebastian et la façon dont il voulait lui répondre en évitant d’être le plus ridicule possible. Il ne savait pas à quel point les jeunes de son âge risquaient-ils de le juger, à quel moment ils seraient susceptibles de se moquer de lui et de sa maladresse ou encore de le prendre de haut à cause de ses origines familiales. Alors il réfléchissait beaucoup trop à ce qu’il pouvait, voulait et osait dire. Il ne se rendait absolument pas compte que c’était ce stress inutile qui lui posait le plus de difficultés lors des contacts avec les autres.

- Des tours de magie noire ? Je t'avoue être surpris que tu en parles aussi... Facilement ? Il me semblait que c'était répréhensible dans le monde de la magie. En quoi cela consistait exactement ?

Le jeune sorcier ne put retenir une expression de surprise sur son visage et relevait le regard vers son camarade de dortoir.Pendant un instant un peu trop long, Asgeir tournait milles questions à la minute dans sa tête. Est-ce qu’il lui posait cette question parce qu’il s’intéressait vraiment à lui et à la magie ou parce qu’il grattait des informations pour les tourner contre lui ? Il n’arrivait pas à cerner son interlocuteur. Il ne savait jamais s’il était sérieux, s’il se moquait, s’il provoquait ou s’il était sincère. Quel étrange garçon. Bien qu’étant très méfiant, il décidait quand même de lui répondre.

-N'empêches, j'ai eu de la chance... Si j'avais su que tu faisais de la magie noire, j'aurais peut-être fait plus attention en entrant dans la salle de potion !

C’était fait exprès de lui rappeler ce souvenir ? Le garçon levait les yeux au ciel, désespéré. Il ferait mieux d’ignorer cette dernière réplique. Bon ok, c’était moins agaçant que ce qu’il pensait ressentir. Peut-être même un peu drôle. Mais il ne laisserait quand même pas passer la prochaine pique.

- C’est difficile de contrer les forces du mal sans connaître les secrets de la magie noire. Il faut savoir utiliser cette magie pour en connaître ses faiblesses, non ? Mes parents sont spécialistes de la magie noire et travaillent avec les différents ministères de la magie en tant qu’experts. Ça peut aller du fait de maudire un objet, jusqu’à lancer des sortilèges de blessures ou de réveil des morts. Mais moi… Je n’ai jamais réussi à lancer une seule malédiction ou maléfices quels qu’ils soient… Enfin.. Presque.

Il évitait de demander si Sebastian souhaitait faire l’expérience de subir le sortilège des crottes de nez. Quoi que, ça ferait une bonne vengeance si la calamité ambulante avec qui il discutait décidait de faire à nouveau des siennes ? Asgeir pouffait de rire à cette idée et d’un geste de la main balayeur, l’air de dire “oublie ce que tu viens d’entendre en dernier”, il le laissait réagir à ses propos.

-De mon côté, ouais, j'ai trouvé mes repères et je me sens plutôt bien entouré. Cela fait bizarre, je n'ai jamais côtoyé d'autres sorciers auparavant et j'ai toujours étudié ben... les cours normaux quoi, enfin des « moldus » comme on dit maintenant dans le jargon, les maths, l'histoire, la géo, les sciences, … Je ne savais même pas qu'il existait des écoles de sorcellerie ! Mais bon, vu mon niveau, je pense que j'en ai bien besoin, ce n'est pas toi qui dira le contraire.

Son sourire était charmant. Attendez… Quoi ? C...Charmant ?

- En tout cas, j'aime beaucoup les cours qui sont enseignés, pour la plupart. J'ai hâte de passer à la pratique en potion et de rencontrer des animaux magiques !

-Je t’avoues que si je pouvais, à l’avenir, éviter de jeter mes vêtements après chaque cours pratique de n’importe quelle matière, ça m’arrangerais. Le piquait-il à son tour.

Non, il n’était pas si rancunier que ça mais ça avait été bien trop tentant pour laisser passer l’occasion d’en remettre une couche. Mince, ce né-moldu déteignait déjà sur lui ?! Et ça ne faisait même pas un mois… A l’aide !

- Ouais, effectivement, ça ne me ressemble pas trop. C'est mes parents qui m'ont envoyé cette tenue. Je t'avoue que sinon, je serais venu ben... Comme d'hab' en fait j'crois ! Bon j'aurais sans doute fait l'effort de mettre une chemise, mais c'est tout. Je m'en moque en fait des fringues que je porte. Puis comme j'aime me balader dans la forêt, faire des petites escapades nocturnes ou grimper aux arbres, vaut mieux des vêtements dans lesquels je suis à l'aise et disons que ça fait moins mal de déchirer un t-shirt à cent NOK qu'un costume à mille. Mais après chacun ses goûts. Tu es toujours très élégant toi, et si tu te sens mieux ainsi, t'as bien raison.

- Je.. n’avais jamais vu ça comme ça. Je n’ai jamais eu l’occasion de choisir mes vêtements, je porte juste ce qu’on m’a mis dans la valise.

Tout d’un coup, dit de cette façon, ça lui paraissait vraiment bête. Il ne s'était jamais vraiment dit qu’il devrait s’habiller autrement que comme on lui a toujours dit de faire. Ses vêtements étaient toujours impeccables, assortis pour que tout aille bien ensemble. Il était rare qu’il remette une même tenue plusieurs jours de suite. Il enviait Sebastian sur ce point. Il mettait ce qu’il souhaitait porter, sans se soucier de savoir si les couleurs ou les matières allaient ensemble. Il cherchait juste à être confortable dans ses vêtements.

-Cela dit, tu dois du coup redoubler d'attention pour éviter de les salir et surtout, éviter les imbéciles pas adroits de leurs mains.

Sans s’en rendre compte, il ne pianotait plus du tout sur son verre. Et il répondait plus naturellement au brun qu’il y avait encore quelques minutes.

-C’est certain que quand il y’a un certain Jacobsen dans la pièce, mes vêtements aimeraient plutôt prendre des vacances ! Mais sinon je ne fais pas plus attention que ça. C’est juste des fringues.

Il avait esquinté des pantalons hyper chers plus d’une fois, en se cachant dans le “jardin” (comprendre forêt) du domaine, dans l’espoir d’étudier des fées ou des botrucs. Il avait cru en apercevoir un une fois, mais il n’avait jamais été très sûr. Parfois lorsqu’on attendait quelque avec ferveur, on s’imaginait qu’elle soit réelle. Ce qui avait été réel par contre, ce fut bien la soufflante que sa mère lui avait passée en voyant l’état piteux de ses vêtements.

-Non, je suis venue avec une fille de notre caste, mais ses parents l'ont rejoint. Probablement qu'à sa place j'aurais aussi profité de leur présence, mais ils ne sont pas venus.

Le regard vague que prit Seb’ immédiatement après sa réponse ne lui avait pas échappé. Asgeir sentait son coeur se serrer, instinctivement. Il avait envie de lui demander si sa famille n’avait pas voulu venir mais il sentait que le point sensible devait être ici. Peut-être que le blond n’était pas le seul à ne pas attendre des invités venus de l’extérieur.
Alors il se tu, simplement, plus affecté lui aussi qu’il ne le pensait.

- Et toi ?

Ohla, une pression soudaine appuyait sur ses épaules et lui fit tendre le dos. Il n’osait pas regarder derrière lui.

- Euh… Si tu vois une rousse venir très rapidement dans notre direction, surtout ne me laisse pas avec elle. Je sais même pas pourquoi j’ai accepté de venir avec elle. Quand t’es venu me parler, j’avais envie de me noyer dans mon verre.

Bon, ça c’était dit. Et il lui lançait clairement un regard de détresse. Il était prêt à supporter les taquineries du Vanhir pendant le reste de la soirée plutôt que de retourner avec l’autre folle.

Il ne quittait d’ailleurs pas Sebastian des yeux, ayant beaucoup trop peur que Kirsten soit dans les parages et que leurs regards se croisent. Il eu tout le temps d’admirer l’habile larcin du plus jeune, qui mettait main basse sur les quelques argenteries qui traînaient par ici. Et bien alors Monsieur Jacobsen, on faisait la collection des couverts brillants ?

-Je te rassure, je suis pas klepto, t'as pas besoin de cacher tes affaires. J'ai accumulé quelques objets brillants ces derniers temps mais je vais les rendre. J'aimerais beaucoup voir un Niffleur en fait, ça a l'air tellement mignon, et j'ai lu qu'ils aimaient ce qui brillait. Enfin j'espère que j'arriverais à faire en sorte qu'il ne dérobe rien.

Le visage du Norvégien s’illuminait à ses paroles. Kirsten avait d’un coup plus du tout d’importance.

-C’est une super bonne idée ça ! Par contre, tu reverras jamais tes objets. A moins de vouloir attraper le Niffleur, si t’y arrive, de le pendre par les pieds et de le secouer pour que ses trésors lui tombent de la poche ventrale. Tu serais surpris de voir ce qu’ils peuvent chaparder, ceux-là.

Et voilà, l’amoureux des créatures avait à nouveau fait surface. Cette fois il n’avait pas hésité une seconde à répondre à son compère, et aurait pu continuer longtemps si la musique n’avait pas monté d’un cran encore. Les tambours s’emballaient, les danseurs étaient toujours de plus en plus nombreux. Il fallait l’avouer, l’ambiance était prenante. Mais on ne s’entendait de moins en moins penser !

-Si tu veux, je suis à peu près sûr qu’il y’a des Niffleurs dans la forêt de l’école. On pourrait s’y mettre en planque avec ton butin pour essayer d’en voir un. Mais ils sont super timides, il suffirait d’une minute d’inattention pour les louper… Et perdre ton trésor.

Attendez une seconde… Il… lui… Asgeir… Nygard… Il venait de proposer une activité à Sebastian…? Sans se dire “au secours”...? Le blond tournait tout de suite le regard vers la foule. Merde, il venait de signer un arrêt de mort là.

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[Sebastian Jacobsen]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard

Le loup-garou remarquait bien que son interlocuteur était sur la réserve. De ce qu'il avait pu observer, c'était dans sa nature. Il était son opposé sur ce point, d'une grande discrétion, alors que lui était plutôt expansif, le genre d'élève à se faire aisément remarquer. Très aisément. Mais il savait aussi se tenir, quand les circonstances l'exigeaient ou qu'il ne se sentait pas stimulé par tout et n'importe quoi.
Il fut toutefois très surpris d'entendre l'adolescent qui lui tenait compagnie – ou disons à qui il tenait compagnie – évoquer la magie noire qui était pratiquée dans sa famille. À l'inverse, Asgeir sembla étonné que le brun s'y intéresse. Malgré son côté quelque peu farouche, il fut en mesure de développer ses explications suite à la question de ce dernier.

« C’est difficile de contrer les forces du mal sans connaître les secrets de la magie noire. Il faut savoir utiliser cette magie pour en connaître ses faiblesses, non ? Mes parents sont spécialistes de la magie noire et travaillent avec les différents ministères de la magie en tant qu’experts. Ça peut aller du fait de maudire un objet, jusqu’à lancer des sortilèges de blessures ou de réveil des morts. Mais moi… Je n’ai jamais réussi à lancer une seule malédiction ou maléfices quels qu’ils soient… Enfin.. Presque. »

Sebastian l'avait écouté avec attention, plus qu'il n'en faisait preuve dans certains cours. Sa remarque était des plus pertinentes. Ainsi ses parents avaient bien un lien avec la magie noire. Cela dit, comme le blond venait très justement de le dire, cela ne préjugeait de rien.

« Connais ton ennemi en somme... Ton point de vue est intéressant. Je n'avais pas envisagé les choses sous cet angle. Et cela t'intéresserait de chasser les mages noirs dans ta vie future ? » le questionna-t-il avec intérêt.

Que des sorciers puissent maudire des objets, cela ne le surprenait pas. De nombreuses histoires paranormales mettaient en scène des poupées possédées, des tableaux ensorcelés et même des voitures maudites. Libre à chacun d'y croire ou non. Bien que Sebastian n'était pas du genre croyant et qu'il restait sceptique quant à ces chroniques qui n'étaient pour lui que des légendes bien souvent, il avait toujours espéré vivre une expérience surnaturelle avant de connaître l'existence de la magie. Il aimait entendre les histoires terrifiantes qu'ils se racontaient avec sa bande d'amis moldus, autour d'un feu, lorsqu'il était un peu plus jeune. Aujourd'hui, il avait un tout autre regard sur cela, estimant que si bien des histoires avaient été inventées, il devait y en avoir dont les faits étaient véridiques. Mais ce qu'il avait du mal à concevoir, c'était l'idée de faire revivre les morts. Jamais il n'avait entendu de telles anecdotes dans les émissions qu'il regardait de temps à autre ayant pour thème le paranormal. Il n'y avait que dans les fictions qu'il avait été confronté à cette idée. Et comme dans les mondes imaginaires, sans doute que l'usage d'une telle magie n'était pas sans conséquences. Comment les sorciers pouvaient-ils être en capacité de ramener les morts à la vie et ne pas parvenir à soigner la lycanthropie ? Un sentiment d'injustice, ou plutôt une déception, l'envahit quelques instants. Ne laissant rien paraître et retrouvant rapidement sa bonne humeur, il rebondit à nouveau sur les propos d'Asgeir.

« J'ai du mal à imaginer qu'on puisse ramener les morts à la vie... Y a-t-il besoin du corps de la personne ? Dans son intégralité ? Ou quelqu'un qui aurait genre... explosé, ça marche aussi ? »

Un petit rire accompagna son interrogation. Il avait parfois de drôles de questions... Mais au moins, il était curieux !

« Et qu'est-ce que tu as réussi à faire, du coup ? » demanda-t-il, toujours avec cette curiosité dans le timbre de sa voix.

Vu la réaction de son camarade qui avait pouffé de rire à la fin de ses explications, il s'agissait de quelque chose d'amusant et bien entendu, Sebastian voulait savoir !

Après avoir parlé de son intégration dans cette nouvelle école et de sa volonté de passer à la pratique, ce fut son collègue de dortoir qui le taquina.

« Je t'avoue que si je pouvais, à l'avenir, éviter de jeter mes vêtements après chaque cours pratique de n'importe quelle matière, ça m'arrangerait. »

Le brun afficha un air innocent avec un sourire d'ange, avant de sourire en coin.

« Je suis sûr que cette vision me plairait. Enfin, pas que tu jettes tes vêtements en soi, mais ce qu'il y a en-dessous ! » lâcha-t-il en haussant les sourcils, l'air taquin.

L'autre sorcier avait profité pour évoquer sa tenue, des plus étonnantes venant de lui. C'était effectivement très rare qu'il s'habille aussi élégamment, cela n'arrivait en général que lors d'événements particuliers, et encore, il était parfois nécessaire de lui rappeler qu'à un mariage, on ne se pointe pas en jogging ou en short coloré. Ses parents finissaient par s'arracher les cheveux à force de le lui répéter. Heureusement, il faisait ce qu'on lui disait sans rechigner, non pas par crainte d'une sanction, mais toujours pour la même raison : un vêtement, c'était un vêtement. C'est ce qu'il avait expliqué à Asgeir, qui lui semblait être attentif à ce qu'il portait. Jamais un pli, jamais une tâche – sauf si un idiot passait non loin –. Un peu à son image, finalement.

« Je.. n’avais jamais vu ça comme ça. Je n’ai jamais eu l’occasion de choisir mes vêtements, je porte juste ce qu’on m’a mis dans la valise. » répondit ce dernier.

Sebastian posa sur lui une mine interrogative, avant de faire de l'autodérision.

« C’est certain que quand il y’a un certain Jacobsen dans la pièce, mes vêtements aimeraient plutôt prendre des vacances ! Mais sinon je ne fais pas plus attention que ça. C’est juste des fringues. » répliqua le blond.

Un large sourire vint à nouveau illuminer le visage du né-moldu, qui s'apprêtait à dire une énième connerie.

« Faut voir le côté positif ! Si je détruis tous tes vêtements, tu pourras te choisir ta propre garde-robe ! » plaisanta-t-il. « Pas plus attention que ça ? Ils sont toujours nickels pourtant ! Ça aussi, c'est de la magie noire ? »

Il pouffa de rire. Le blond semblait pourtant accorder une grande attention à son image, il était étonnant qu'il affirme ne pas y prêter une attention excessive. Mais Sebastian le savait parfaitement, il ne fallait pas se fier aux apparences. Il en était un exemple lui-même, le mec qui ne se prend pas la tête, à rire tout le temps, alors qu'en fait il dissimulait un secret qui provoquerait le rejet de tous.

Il se laissa divaguer dans ses pensées, après la question qu'avait posé Asgeir. Il estimait que c'était mieux que ses parents ne soient pas présents, mais une part de lui l'aurait tout de même souhaité, dans le fond. Il s'était fait à l'idée, à présent, que la relation avec eux ne serait plus jamais la même, mais il restait rongé par tout ce qui tournait autour ; la culpabilité, les remords. Il avait alors laissé échapper un soupir, avant de demander à son interlocuteur s'il était accompagné, cherchant à se changer les idées. Ce n'était pas le moment de sombrer, là, en plein milieu d'une fête. Surtout pas alors que les tensions semblaient définitivement éteintes avec le sorcier à qui il avait porté la poisse. Au moins, la réponse que lui apporta ce dernier lui fit retrouver sa jovialité.

« Euh… Si tu vois une rousse venir très rapidement dans notre direction, surtout ne me laisse pas avec elle. Je sais même pas pourquoi j’ai accepté de venir avec elle. Quand t’es venu me parler, j’avais envie de me noyer dans mon verre. »

Vu le regard qu'il lui adressait, cela semblait sérieux !

« T'inquiètes, si je vois une rousse approcher, je me servirai à boire et trébucherai juste devant elle. Je suis sûr que ça la fera partir, et je te dois bien ça ! Puis je suis persuadé que si je lui dis que tu pratiques la magie noire, elle partira en courant et tu en seras définitivement débarrassé ! » répondit-il du tac au tac.

Il rit, avant de poursuivre d'un ton plus posé :

« Je déconne ! Jamais je ferai ça, ni salir ses vêtements, enfin pas de façon volontaire, ni répéter ce que tu m'as dit. Pas de panique ! »

Il lui adressa un clin d’œil amical. Après avoir posé son regard sur la table, dans la volonté de se servir un autre verre, il repéra des petites décorations en argent et les déroba, précisant que ce n'était qu'un emprunt. D'un certain point de vue, son but était louable : apercevoir un niffleur. N'était-ce pas positif de s'intéresser aux créatures fantastiques au point de chercher à les observer ? Il n'en ressortirait sans doute qu'avec plus de connaissances. Quoi qu'il en soit, Asgeir sembla être sur la même longueur d'onde que lui en cet instant, et son visage s'illumina d'un éclat nouveau.

« C’est une super bonne idée ça ! Par contre, tu reverras jamais tes objets. A moins de vouloir attraper le Niffleur, si t’y arrive, de le pendre par les pieds et de le secouer pour que ses trésors lui tombent de la poche ventrale. Tu serais surpris de voir ce qu’ils peuvent chaparder, ceux-là. Si tu veux, je suis à peu près sûr qu’il y a des Niffleurs dans la forêt de l’école. On pourrait s’y mettre en planque avec ton butin pour essayer d’en voir un. Mais ils sont super timides, il suffirait d’une minute d’inattention pour les louper… Et perdre ton trésor. »

Ce qui prit un éclat nouveau, ou plutôt une pâleur inattendue, ce fut la tête du brun. Les yeux écarquillés, il manqua de tomber à la renverse.

« Le pendre par les pieds et le secouer ?? Mais c'est complètement barbare ! » s'affola-t-il. « Jamais je ne ferai ça ! Je préfère encore rembourser ce que j'ai perdu. »

S'imaginant la scène dans sa tête, un frisson le parcourut. La musique monta de volume, pourtant il ne le remarqua même pas, obnubilé par ce qu'il venait d'entendre. Se tournant vers le blond, avec – quelle grande surprise ! – une certaine hésitation, il répondit à sa proposition :

« Ouais, d'accord, à condition que tu ne t'amuses pas à les pendre ! »

Il se passa une main dans ses cheveux, un poil nerveux. C'était devenu un toc à force.

« Sinon, je te jette à nouveau un sort ! » lança-t-il, avec un petit rire jonglant entre l'humour et la nervosité.

Ft. Asgeir Nygârd and everyone

[PNJ]

{EVENT} Une rencontre dans le parc

" Feat. Tous les élèves "

Harold
Esprit frappeur

La soirée était déjà bien entamé, le temps défilait lentement pour certain convives et bien trop vite pour d'autre. Les parents avaient, pour la grande majorité, quitté les lieux avant que minuit ne sonne, laissant leurs progénitures entre les mains des professeurs. Certains adolescents avaient aussi quitté rapidement la fête pour regagner leurs dortoirs et bien que le buffet soit entamé les cuisiniers avaient prévu une quantité pour nourrir encore tous les élèves pendants plusieurs jours. A l'inverse, les fantômes ou les esprits frappeurs tel que Harold ne pouvaient ni boire ni manger les mets qui se trouvaient sur le tables et ne pouvaient donc que profiter de la musique ou des divertissements. Harold en faisait parti, il s'ennuyait à mourir ce soir...

Après avoir bien rigolé de la grande farce de l'une des élèves des Eddas puis tenté de poursuivre plusieurs animaux de compagnie dont un magnifique oiseaux blanc, l'esprit se décida à partir vers le parc pour aller rendre visiter à quelques âmes encore éveillés, la soirée était alors devenue bien plus amusante ! Prenant la fuite après avoir changé la couleur de cheveux de deux personnes il reparti dans le château et s'approcha alors de @Sebastian Jacobsen et @Asgeir Nygård.

Sortant de sa poche un énorme paquet de confettis et de paillette il se glissa derrière @Sebastian Jacobsen, posant une main sur son épaule et se penchant pour lui glisser à l'oreille ces quelques mots

" Il neige mon ami ! "

Finalement il lança dans les airs une énorme poignée colorée qui retomba immédiatement sur les deux garçons, les cachant totalement pendant quelques secondes dans un nuage or et argenté puis lorsqu'il eurent à nouveau la possibilité de voir l'autre ils remarquèrent que leurs vestes de costumes étaient tachés de peinture blanche puis de paillettes, leurs cheveux n'ayant pas été épargnés dans la pluie colorés.

L'esprit eut un grand rire et ébouriffa les cheveux de @Asgeir Nygård avant de s'enfuir et de les laisser ainsi dans leurs malheur.

[Asgeir Nygård]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard.

Si Asgeir parlait si facilement de la magie noire, c’était bien parce qu’il avait côtoyé cette école de magie depuis tout jeune d’une façon encadrée qui penchait vers le scientifique. User de la magie noire était aussi dangereux que fascinant mais surtout très instable. Nombreux sorciers s’y étaient aventurés mal préparés et en étaient sortis… Changés, si ce n’était pas simplement décédés. Pour une personne issue d’une famille non-maj, discuter librement d’art occulte devait être très surprenant, voire carrément flippant. Ce n'était d’ailleurs pas étonnant qu’elle soit totalement interdite dans certains pays et très contrôlée dans la majorité des autres. Néanmoins il pouvait comprendre la curiosité de Sebastian face à ce qu’il venait de lui dire, bien qu’il préférait éviter lui-même la magie noire autant que possible.

-Connais ton ennemi en somme... Ton point de vue est intéressant. Je n'avais pas envisagé les choses sous cet angle. Et cela t'intéresserait de chasser les mages noirs dans ta vie future ?

- Je préfèrerais ne pas m’exposer à des mages noirs pour être honnête. Rester en arrière et soigner ça me parle déjà plus…

Contrairement à ses aînés, le blond n’avait aucune affinité avec les maléfices. C’était connu de dire qu’un coeur pur était incapable de lancer le moindre sort noir. Disons qu’As’ n’en était pas totalement incapable mais c’était très compliqué. Il avait déjà failli perdre des doigts à plusieurs reprises lors de séances d’apprentissage à domicile. Sa famille avait fini par penser qu’il était un cas désespéré. Et s’ils avaient raison ?

-J'ai du mal à imaginer qu'on puisse ramener les morts à la vie... Y a-t-il besoin du corps de la personne ? Dans son intégralité ? Ou quelqu'un qui aurait genre... explosé, ça marche aussi ?

Le rire de son camarade le fit tiquer un peu. Il avait lui-même du mal à rire des absurdités de la nécromancie et plus largement de la magie noire. C’était un sujet trop sérieux et qui avait fait bien trop de victimes selon lui. Mais tant qu’on ne l’avait pas vécu soi-même, et sans avoir de connaissances à ce propos, c’était facile de s’en moquer.

- Parce que personne n’a jamais réussi à rendre totalement la vie à un mort, malgré les siècles d’essais. La nécromancie c’est une école qui n’a jamais dépassé le stade de l’essai. Il y’a forcément besoin d’un corps le plus intacte possible pour espérer réussir à quelque chose mais on n’a jamais réussi à créer plus que des inferi.

Sentant qu’il avait terminé sa phrase comme une évidence, le garçon se mordillait la lèvre d’embarras avant de reprendre avant que le brun ne lui pose quelconque question.

- Les inferi c’est des cadavres “réanimés” mais ça se rapproche plus d’une marionnette que d’un être vivant. Ils n'ont aucun libre arbitre et obéissent simplement aux ordres du mage les ayants réanimés. Ils n'ont pas d’émotion, rien. C’est juste… des morts qui bougent. C’est vraiment glauque.

Le jeune fit mine de ne pas avoir entendu la question concernant ses aptitudes vis-à -vis des maléfices, il ne voulait pas dévoiler cela après avoir parlé si sérieusement de résurrection. Et puis, il ne lui montrerait que s’il devait l’utiliser contre lui. C’était une éventualité à ne pas laisser de côté. Heureusement la conversation prenait une autre tournure lorsqu’ils abordaient le sujet, quoique assez fâcheux en fin de compte, des vêtements. Ou … Presque heureusement ?

-Je suis sûr que cette vision me plairait. Enfin, pas que tu jettes tes vêtements en soi, mais ce qu'il y a en-dessous !

Alors ça… Il ne s’y était tellement pas attendu qu’il n’arrivait pas à ignorer aussi cette remarque en plus de la question précédente. Ses joues se mirent à rougir immédiatement. Il aurait adoré faire croire que c’était à cause de l’alcool mais… Il n’en avait pas bu une seule goutte de la soirée. Non c’était encore une farce pour l’agacer, c’était certain. Il lui jetait un petit regard courroucé derrière ses rougeurs digne d’une adolescente devant son crush, pas amusé par ses blagues de mauvais goût. MErde. Comment savait-il pour son penchant ? Il n'avait pourtant maté aucun mec depuis le début des cours… Enfin… Pas consciemment en tout cas ? C’était vraiment marqué sur son front à ce point ? Si c’était le cas, peut-être fallait-il qu’il retourne écouter Kirsten pour le reste de la soirée histoire de faire illusion.

- Faut voir le côté positif ! Si je détruis tous tes vêtements, tu pourras te choisir ta propre garde-robe !

Le blondinet levait les yeux au ciel. Sebastian redevenait Sebastian. Lui n’osait plus ouvrir la bouche après cet enchaînement maladroit. Il terminait simplement son verre de jus et le posait, sans en reprendre. Si le naturel du brun revenait au galop il valait mieux qu’il n’ait rien en main, juste au cas où.

-Pas plus attention que ça ? Ils sont toujours nickels pourtant ! Ça aussi, c'est de la magie noire ?

-C’est… Plus une habitude que de la magie.

Même s’il fallait bien l’avouer, lorsqu’elle était maîtrisée et comprise, la magie aidait bien à s’habiller en quelques secondes et donner l’impression d’avoir pris des heures à se préparer.
Le rire de Sebastian lui tirait quelques sourires malgré lui. Il devait avoir l’air mi-blasé mi-amusé. Ca le rendait fou d’ailleurs. Comment le brun arrivait-il à être aussi agaçant qu’il détendait l’atmosphère ? C’était plutôt lui le mage noir ici.

-T'inquiètes, si je vois une rousse approcher, je me servirai à boire et trébucherai juste devant elle. Je suis sûr que ça la fera partir, et je te dois bien ça ! Puis je suis persuadé que si je lui dis que tu pratiques la magie noire, elle partira en courant et tu en seras définitivement débarrassé !

Lorsqu’il lui promettait de faire “une Jacobsen”, comme il aimait appeler les pitreries de son voisin de lit, pour le dégager de la présence de sa cavalière, là il devenait son héros en l’espace d’une fraction de seconde. Enfin, c’était le temps de la soirée hein.

- Je déconne ! Jamais je ferai ça, ni salir ses vêtements, enfin pas de façon volontaire, ni répéter ce que tu m'as dit. Pas de panique !

-S’il te plaît, n'hésites pas à le faire ! Bon, tu peux éviter de parler de magie noire, ça reste entre nous, mais fais lui une Jacobsen !!

Oups, il l’avait dit. Il rougit de plus bel puis haussait les épaules. Il avait envie de s’enterrer. Aller, oeil pour oeil et dent pour dent mh ?

- Et je dirais plus jamais “faire une Jacobsen”. Lui promettait il honteusement en retour.

Il espérait vraiment qu’il ne l’ait pas trop mal pris. Pas alors qu’ils semblaient seulement trouver un point commun entre eux : Leur intérêt pour les animaux magiques.

-Le pendre par les pieds et le secouer ?? Mais c'est complètement barbare ! Jamais je ne ferai ça ! Je préfère encore rembourser ce que j'ai perdu.

Sa réaction eut le don de lui arracher un rire, un vrai, sincère. Sebastian était tellement nature. Il l’enviait vraiment sur tous les points. Comment arrivait-il à être si naturel ? Lui aurait gardé ses pensées pour lui, sans oser le dire à voix haute. Il était même si absorbé dans leur conversation qu’il n’avait même pas fait attention à ce qu’il se passait autour d’eux.

- Ouais, d'accord, à condition que tu ne t'amuses pas à les pendre !

Son regard s’attardait sur le mouvement de la main de l’adolescent qu’il passait dans ses cheveux. Zut. Vite, regarder autre part. Le brun ne remarquait jamais quand les filles de l’école lui tournaient autour ou alors il le cachait très bien, alors il n’allait pas remarquer un simple regard de toutes manières.

-Sinon, je te jette à nouveau un sort !

- Et bien, penses à emmener ta baguette et je penserais à emmener un kit de soins alors. Lui lançait il, tout sourire.

Il venait de trouver un moyen de lui faire perdre ses moyens, c’était marrant.

Et puis soudainement des confettis leur arrivait dessus sans qu’ils n’aient pu se caler une date pour leur expédition “observation des niffleurs”. Il n’avait pas vu le fantôme surgir près d’eux et était prêt à engueuler Seb pour ne pas savoir se tenir. Mais … Il n’avait lancé aucun sort ? C’était un simple tour moldu ? Il ne voyait rien autour de lui à part des paillettes et un rire tonitruant qui n’était certainement pas celui de Sebastian retentit entre eux.

- Eh ! Ralait-il après s’être fait ébouriffer les cheveux qui étaient maintenant plus brillants et tachés comme si un pigeon s’était lâché au-dessus de lui, que blonds.

Mais lorsqu’il découvrait la tête de son camarade, l’état dans lequel il était… Et qu’il si’maginait être exactement dans le même état… Tant pis pour son costume, Asgeir portait une main à sa bouche pour retenir son rire, en vain. Il éclatait de rire.

-T’as vraiment l’air ridicule ! Haha ! Moi aussi je ressembles à ça ? Pffff !

Il donnait exprès une tape contre le bras du né-moldu pour faire exploser à nouveau les paillettes dans tous les sens, puis lui étalait de la peinture blanche un peu plus sur le visage.

-Vengeance ! Se lâchait-il.

Putain que ça faisait du bien. Et cerise sur le choixpeau : Personne n’oserait les approcher après ça. Il allait pouvoir s’eclipser sans se faire aggriper par une folle.
Ils étaient bons pour quitter la soirée et aller se changer. Peut-être réussiraient-ils à rattraper leurs costumes mais… Au pire… Ce n’était que des vêtements, non ? Il enverrait une lettre à sa tante pour s’excuser et lui en demander deux autres pour les remplacer. Avec un peu de chance, ils seraient un peu plus modernes…

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[Sebastian Jacobsen]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard

Étonnement, malgré le caractère très réservé d'Asgeir et leur première rencontre qui s'était plutôt mal passé, la discussion entre les deux adolescents suivait son cours. Le malaise du blond se faisait de plus en plus discret, au fur et à mesure qu'il se lançait dans des explications. Ce n'était pas pour déplaire à Sebastien, qui profitait de ses connaissances pour s'instruire. Qui plus est, des connaissances que d'autres jeunes issus du monde sorcier n'avaient pas forcément.

« Je préférerais ne pas m’exposer à des mages noirs pour être honnête. Rester en arrière et soigner ça me parle déjà plus… »

Il est vrai qu'affronter de tels sorciers ne devaient pas être chose aisée, il fallait que ce soit une vocation. Un peu comme les forces de l'ordre, dans le monde dans lequel Sebastian venait. Un métier dangereux, souvent dénigré. Mais peut-être que dans le monde sorcier, il était davantage reconnu. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le rêve du brun non plus.

« Je vois. C'est vrai que l'étude de la médecine magique doit être fascinante, et j'imagine aussi difficile que celle moldue ! »

Déjà enfant, il s'intéressait aux reportages dans des hôpitaux, mettant en scène des opérations diverses et variées. Il n'avait jamais détourné le regard des images parfois inadaptées à son âge à ce moment-là. Après tout, il avait eu pour rêve de devenir vétérinaire, et si l'aspect extérieur différait, animaux et humains étaient composés de chair, de sang et d'os. Il valait mieux que la vue de l'hémoglobine ne l’écœure pas s'il souhaitait accomplir ce projet. Aujourd'hui, cela avait changé mais il s'imaginait toujours évoluer dans le domaine animalier, avec la magie en plus. Si son souhait n'était pas figé pour autant, il se projetait très bien dans ce secteur.

La discussion s'était ensuite orientée vers un l'un des pans de la magie noire plus spécifiquement : la nécromancie. Avant son arrivée à Jafnhár, le lycanthrope n'aurait jamais pensé cela possible. Il avait encore du mal à concevoir cette idée et en fit part à son camarade, sur le ton de l'humour avec lequel ce dernier ne sembla pas très en accord.

« Parce que personne n’a jamais réussi à rendre totalement la vie à un mort, malgré les siècles d’essais. La nécromancie c’est une école qui n’a jamais dépassé le stade de l’essai. Il y a forcément besoin d’un corps le plus intacte possible pour espérer réussir à quelque chose mais on n’a jamais réussi à créer plus que des inferi. »

Des inferi ? Seb eut à peine le temps d'entrouvrir la bouche que le blond devançait sa question.

« Les inferi c’est des cadavres “réanimés” mais ça se rapproche plus d’une marionnette que d’un être vivant. Ils n'ont aucun libre arbitre et obéissent simplement aux ordres du mage les ayants réanimés. Ils n'ont pas d’émotion, rien. C’est juste… des morts qui bougent. C’est vraiment glauque. »

L'imagination de Sebastian se mit en action quelques instants, avant qu'il ne se secoue doucement la tête.

« Ah... Ce n'est pas trop l'idée que je me faisais d'un mort ramené à la vie. J'avoue que c'est... bizarre ! »

Il se mit à réfléchir l'espace de quelques instants, analysant les différentes raisons qui pouvaient pousser quelqu'un à vouloir exercer ce type de magie.

« Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de jouer avec la faucheuse. Cela dit, je crois que je peux comprendre que dans certains cas, des personnes ont voulu s'essayer à cette discipline, pour ramener un proche perdu. »

Il baissa le regard. Il se demanda ce qu'il aurait fait si son frère était décédé par sa faute, s'il avait eu connaissance de cette possibilité que de le ramener à la vie, si celle-ci était effective et non de l'ordre de l'utopie. Probablement aurait-il fait ce choix, même si cela signifiait sacrifier sa propre vie car après tout, cela aurait été de sa faute. Mais cela n'était pas possible. Ce scénario n'était, heureusement, pas arrivé non plus, même si en un sens, il avait tué une part de son frère ce soir-là.
Si cela s'était produit, il ne serait sans doute même pas dans cette école. Il ne se serait pas arrêté à son unique tentative et n'aurait pas laissé sa magie le sauver une seconde fois. Jamais il n'aurait pu vivre avec ce fardeau sur la conscience. En engageant cette discussion, il se retrouva soudainement assiégé par ces pensées. Nerveusement, son regard balaya la table et il se servit un verre sans même savoir quelle boisson il avait sélectionné. Il le but d'une traite et se força à sourire.

Le fait d'aborder ensuite leur style vestimentaire lui permit de dépasser ses pensées, de les enfouir à nouveau, de se laisser happer par l'ambiance festive. Aussi facilement qu'il pouvait se laisser distraire, sa nature première parvenait à reprendre le dessus. Quand il était entouré. La plupart du temps. Alors qu'il y a encore une minute il avait senti son cœur se serrer, voilà qu'il était capable de faire de l'humour à présent. Humour qui ne semblait pas toujours passer auprès du blond, qui tantôt lui jetait un regard contrarié, tantôt levait les yeux au ciel. Cela dit, il ne cherchait tout de même pas à s'éloigner. Il lui accordait même quelques sourires. C'est que la catastrophe ambulante ne devait pas être si terrible à supporter, ce soir ! En tout cas, moins que la demoiselle qui l'avait accompagné et dont il semblait vouloir échapper à tout prix. Sebastian lui promit même de l'aider à s'en débarrasser si elle approchait.

« S’il te plaît, n'hésites pas à le faire ! Bon, tu peux éviter de parler de magie noire, ça reste entre nous, mais fais lui une Jacobsen !! »

Une Jacobsen ? Sebastian posa sur le blond un regard interrogateur, qui commençait à rougir.

« Et je dirais plus jamais “faire une Jacobsen” » dit-il honteusement.

Il sembla vraiment gêner par ce qu'il avait dit. À vrai dire, Sebastian ne comprenait pas pourquoi. Mais parce qu'il était farceur, il avait volontairement durci ses traits pendant quelques secondes, avant de se détendre et de rire.

« Aaaah t'inquiètes ! Ça sonne bien comme façon d'appeler mes maladresses ! »

Il n'était pas chose aisée que de le vexer. Il ne réagissait même pas toujours aux insultes ou aux crasses qu'on pouvait lui faire, de façon volontaire contrairement à lui. Il n'avait pas de temps à perdre avec ce genre de futilités.

« Et quelque chose me dit que tu le rediras encore ! » affirma-t-il avec amusement.

Sa bonne humeur laissa place à la stupéfaction après qu'il ait évoqué son projet d'observation de niffleurs, plus précisément lorsqu'Asgeir évoqua la façon de récupérer un butin que l'un de ces petits animaux aurait volé. Jamais Sebastian ne pourrait faire de mal à un animal volontairement ; même si dans le cas présent, secouer un niffleur n'était pas de l'ordre de la maltraitance mais cela, il l'ignorait. La créature qui vivait en lui, c'était une autre histoire, mais lui en était tout simplement incapable. S'il vivait dans un monde dans lequel il devrait chasser ou pêcher pour se nourrir, aucun doute qu'il deviendrait végétarien.

Malgré cette idée barbare évoquée par Asgeir, il accepta qu'il l'accompagne dans sa recherche, menaçant de lui jeter un sort s'il secouait un niffleur. Bien qu'ils ne soient qu'en première année, il ne valait mieux pas que le blond se confronte à la baguette du Vanhir, qui faisait des siennes.

« Et bien, penses à emmener ta baguette et je penserais à emmener un kit de soins alors. » lui lançait-il.

« Je ne l'oublierai pas. » répondit-il avec sérieux.

Mais son visage restait rarement longtemps de marbre, l'amusement revenant rapidement sur le devant de la scène.

« Tu sais quoi ? Il vaut même mieux que t'en prennes deux, si jamais j'en détruis un par inadvertance ! » plaisanta-t-il.

Le jeune sorcier sursauta lorsqu'il sentit soudainement une main se poser sur son épaule et il fut parcouru d'un étrange frisson.

« Il neige mon ami ! » lui murmura-t-on à l'oreille.

Il n'eut même pas le temps d'identifier celui qui lui avait soufflé ces mots qu'il se retrouva entouré de confettis et de paillettes or et argenté. Il mit quelques secondes à comprendre que c'était une farce, avant de suivre le fantôme dans son fou rire. Sans doute que s'il avait été plus jeune, il aurait eu l'irrépressible envie de bondir partout au milieu de ces confettis, tel un cabri manifestant sa joie de vivre. Lorsque les flocons retombèrent, il constata que la tenue de son interlocuteur, mais également ses cheveux, étaient tâchés de peinture blanche. Il admira la sienne, qui n'avait bien évidemment pas été épargnée.

« T’as vraiment l’air ridicule ! Haha ! Moi aussi je ressemble à ça ? Pffff ! » explosa de rire son camarade Vanhir.

« C'est original au moins ! Décidément, tu n'as vraiment pas de chance avec tes vêtements et cette fois-ci, je n'y suis pour rien ! »

Le né-moldu éclata de rire à son tour, ne se vexant pas le moins du monde alors qu'Asgeir lui donnait une tape contre le bras afin que les paillettes s'envolent à nouveau autour d'eux et lui étalait que plus de peinture sur le visage. Au contraire, cela ne l'amusait que d'autant plus et ne lui donnait que plus de peps – si, c'était possible –.

« Vengeance ! » s'exclama son aîné.

Seb passa ses mains dans ses cheveux pour en dégager le maximum de confettis, mais avec la peinture en plus, cela ne faisait que s'accrocher davantage. Il en avait maintenant plein les mains. Un sourire espiègle sur le visage, il en récupéra des petites poignées par-ci par-là sur son costume, s'approcha doucement de l'autre Vanhir et souffla vers lui les paillettes qu'il venait d'empoigner. Il lui ébouriffa les cheveux d'un geste vif encore une fois et s'écarta promptement pour éviter toute contre-attaque.

« Au moins, avec un peu de chance, ta rousse ne voudra plus t'approcher. Et si ça ne la rebute pas, c'est qu'elle tient vraiment à toi ! » le taquina-t-il.

Il y eut quelques regards dans leur direction, accompagnés de rires. Un large sourire se dessina sur le visage du loup-garou, tout aussi amusé que ceux qui les fixaient. Sans doute que le blond serait moins à l'aise que lui avec l'attention qui leur était portée. Heureusement pour ce dernier, petit à petit les invités qui leur avaient accordé de l'attention retournèrent vaquer à leurs occupations ; discussions, beuverie, danse. Tout comme les deux adolescents, qui reprirent le fil de leur discussion pendant un petit moment encore, oubliant presque l'état dans lequel ils se trouvaient, du moins Sebastian. Au bout d'un temps, sa cavalière vint le retrouver, mais le voyant ainsi, elle avait préféré retourner avec ses copines, la déception se lisant sans peine sur son visage même si, comme souvent, le sorcier ne traduisit ni son expression ni ses mots de la sorte. C'est à ce moment-là qu'il proposa de s'éclipser pour se débarrasser de toute cette poudre et peinture argentée. Jusqu'à qu'il réalise qu'il oubliait quelque chose.

« Ah attends, je vais juste chercher quelques trucs à grignoter. »

Il se saisit de quelques serviettes qui se trouvaient sur la table devant lui pour enlever un maximum de paillettes et de peintures, avant d'en reprendre des propres pour pouvoir s'emparer de gâteaux et viennoiseries sans les salir. Mais il avait eu les yeux plus gros que ses bras, et ne parvenait pas à prendre toutes les petites assiettes dans lesquelles il avait déposé de la nourriture ou les serviettes dans lesquels il avait placé des morceaux de gâteau. "Les quelques trucs à grignoter" composaient finalement tout un repas.

« Tu m'aides ? » demanda-t-il à son camarade, le regard suppliant et avec un petit sourire. « C'est pour nous deux de toute façon. »

Il ne restait plus qu'à faire le trajet jusqu'à leur salle commune !

« Au fait, c'est moi qui vais me doucher le premier ! » sifflota-t-il, prêt à se mettre en route. « Je vous ai laissé l'accès en premier avant. Puis sinon je suis sûr que j'arriverais à faire exploser la porte de la salle de bain si t'essaies de me devancer. »

Il se mit à rire à gorge déployée en imaginant la scène.

Ft. Asgeir Nygârd and everyone

[Asgeir Nygård]

En raison d'une forte demande, les retours de bâtons auront un peu de retard.

Lui qui n’arrivait jamais à trouver les mots justes lors de discussions lambda, qui hésitait tellement avant d’entamer un contact avec quelqu’un au point qu’il préférait laisser tomber, et qui réagissait exagérément mal sous les rires et les remarques, ce soir il n’avait fait attention à rien de tout ça l’instant de quelques poignées de minutes. Il avait simplement donné des réponses à la curiosité de son camarade, et malgré quelques vannes qu’il n’avait pas comprises comme telles, s’était même essayé à l’humour. Peut-être n’était-ce qu’à cause du côté exceptionnel de cette soirée, mais ce soir il avait trouvé Sebastian bien plus agréable que l’image qu’il s’était fait de lui suite à leur désastreuse première rencontre. Ce qui avait encore mal commencé avait fini par devenir plaisant. Asgeir aurait pu continuer à discuter avec l’autre adolescent le reste de la soirée sur les thèmes de la magie noire, des animaux du monde sorcier et des styles vestimentaires s’ils n’avaient pas étés interrompus par l’esprit frappeur de l’école.

- C'est original au moins ! Décidément, tu n'as vraiment pas de chance avec tes vêtements et cette fois-ci, je n'y suis pour rien !

Le blondinet ne pouvait pas s’empêcher de penser que dans une autre vie le fantôme farceur et Sebastian se seraient beaucoup trop bien entendus. Eh ! Ils étaient peut-être de la même famille tous les deux. Il irait peut-être faire un tour dans la bibliothèque à la recherche des ancêtres Jacobsen. Impossible que Harold et lui ne soient pas liés. Ils étaient... bien trop similaires. Un goût certain pour ruiner les vêtements des autres. Amusé par la situation, Asgeir n’avait pas fait attention aux regards des autres sur eux. Il n’essayait même pas de fuir les rires et l’attention. En dehors de l’événement, il ne serait pas resté là à essayer d’en rajouter une couche.

Le rire du brun était partiellement étouffé sous la musique qui remplissait la salle par ses tambours, de hochets et de talharpa. Le sang-mêlé se surprit à suivre à nouveau du regard chaque geste de celui qui lui tenait compagnie ce soir. Le nuage de paillettes lui revenant à nouveau dans le visage le pris ainsi de court, il ne put que râler puis rire lorsque Seb lui ébouriffait ensuite les cheveux. Il fit semblant de faire une petite moue boudeuse en remettant ses cheveux en place mais n’arrivait même pas à être fâché. Qu’avaient-ils mis dans ce jus de citrouille ?

- Au moins, avec un peu de chance, ta rousse ne voudra plus t'approcher. Et si ça ne la rebute pas, c'est qu'elle tient vraiment à toi !

- Oh ne parle pas de malheur ! Soupirait-il.

Il décidait de rester encore un peu, malgré son accoutrement ruiné par la peinture et les paillettes. Leur discussion s’éternisait mais n’en restait pas moins divertissante. Si Seb semblait ne pas du tout faire attention aux autres convives, le blond avait vite remarqué qu’une autre élève de leur caste avait voulu tenter une approche avant de laisser tomber après avoir remarqué la pagaille sur et autour de lui. Décidément, le garçon avait du succès. Pas étonnant selon le Nygard. Le Vanhir était amical, avait certes un humour parfois déconcertant, mais il semblait toujours enclin aux nouvelles rencontres, s’intéressait à tout et était en plus de ça beau garçon. Il l’imaginait très bien dans l’équipe de quidditch, si le né-moldu se découvrait un talent pour le vol. Il ferait encore plus tomber les jeunes sorcières comme des mouches.

- Ah attends, je vais juste chercher quelques trucs à grignoter.

Le plus vieux avait simplement opiné du chef bien qu’avec tous les verres de soft qu’il avait bu, il ne sentait pas particulièrement la faim se faire présente. Il profitait de cet instant seul pour balayer la salle du regard. Non. Décidément, pas même l’ombre d’un Nygard dans le coin. Il n’était pas particulièrement déçu, l’inverse aurait même été surprenant. Ses frères et soeurs ne lui portaient pas assez d’intérêt pour venir faire une apparition et ses parents ne se déplaceraient jamais dans une école qu’ils ne considéraient pas comme étant prestigieuse. Mais ce n’était pas un mal. Au moins il évitait d’être associés encore plus à eux. Avec le temps il passerait sûrement inaperçu. Il ne comprenait pourtant pas le sentiment de vide en lui. La “maison” n’était au fond pas l’endroit où l’on habitait mais là où étaient les gens qui tenaient à vous. Asgeir ne savait pas où était “chez lui”.

- Tu m'aides ?

Le Vanhir mis un instant pour que la question atteigne sa conscience troublée.

- C'est pour nous deux de toute façon.

Peut-être qu’ici il pourrait se forger son "chez lui". Mais c’était aussi à lui de travailler sur ça. De se montrer moins fermé, de faire moins attention aux commérages. C’était plus facile à dire qu’à faire. Mais c’était une chance qu’il allait saisir. Il sourit à Sebastian et soulageait les bras du brun de quelques serviettes de mignardises.

-Au fait, c'est moi qui vais me doucher le premier ! Je vous ai laissé l'accès en premier avant. Puis sinon je suis sûr que j'arriverais à faire exploser la porte de la salle de bain si t'essaies de me devancer.

- Ouais ok. Mais je mange sur ton lit alors ! T’as intérêt à prendre ta douche vite sinon t’auras plus rien à grailler.

Et c’était un moyen de plus de mettre plein de peinture et de paillettes dans le lit de l’enquiquineur, histoire qu’il prenne une douche pour rien. A lui le lit propre et douillet ! Il n’attendait pas Sebastian pour s’éclipser vers leur dortoir, presque en courant. Premier arrivé, premier servi !

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