Confronté à la roche, le ruisseau l'emporte toujours, non par la force, mais par la persévérance [Emelïa Hørn] [Terminé]
Posté : jeu. avr. 22, 2021 6:17 pm
Confronté à la roche, le ruisseau l'emporte toujours, non par la force, mais par la persévérance
Voilà qu'une première semaine de cours s'écoulait déjà. Hormis le premier jour durant lequel Sebastian s'était attiré les foudres d'un autre Vanhir, qui s'était avéré être son camarade de dortoir – dont le lit était à côté du sien qui plus est –, les journées suivantes s'étaient relativement bien passées. Il avait pu découvrir quasiment l'ensemble des cours de première année. Comme il s'y attendait, il appréciait beaucoup celui des sortilèges, enchantements et maléfices, même si étonnement - ou non -, personne n'avait osé se mettre à côté de lui, ainsi que la métamorphose et la botanique. Nul doute que le cours des potions lui plairait également, même s'il n'avait pas été attentif lors de la première leçon. Sa préférence allait néanmoins, sans grande surprise, aux cours consacrés aux créatures magiques. Pour l'instant, il n'avait eu qu'un cours théorique, mais il avait hâte de passer à la pratique et de découvrir les animaux que cachait le monde des sorciers. Il avait d'ailleurs déjà pris de l'avance dans la lecture du livre consacré à cette matière. Il s'était déjà mis en tête de partir à la recherche de niffleurs, de licornes ou encore de gytrashs. Il avait d'ailleurs déjà commencé à rassembler quelques objets brillants, qu'il viendrait bientôt déposer dans la forêt aux alentours de l'école, afin d'attirer un ou deux niffleurs. Ses camarades de dortoir ne lui avaient posé aucune question quand ils l'avaient aperçu venir dans la chambre avec des couverts d'argent dans les mains et d'autres objets de ce type, déjà habitués à ses drôles de lubies. Son but n'était que d'observer ces créatures, il n'avait aucunement l'intention de les capturer, et encore moins de leur faire du mal. Il n'était pas chose aisée que de le faire sortir de ses gonds, mais s'en prendre à un animal était une raison suffisante. Il n'était certes pas végétarien, mais la maltraitance animale lui était intolérable. Les peu de fois où il avait pu faire preuve de violence – volontaire, nous ne parlerons pas de celle innée de la créature sommeillant en lui –, les trois quart du temps c'est parce qu'un animal était en jeu. Il les trouvait tous plus intéressants les uns que les autres à observer, les jugeant moins cruels que les humains. Durant sa jeunesse, il avait eu pour rêve de devenir vétérinaire, mais il savait que les études étaient longues et difficiles, et que ce métier requerrait d'importantes capacités de concentration. Il ne pouvait pas se permettre d'observer une mouche voler en pleine opération. Sur ce point, il aurait eu énormément de travail. Enfin, à présent, avec sa nouvelle vie, ce rêve n'était plus d'actualité. Peut-être y avait-il cependant un équivalent dans le monde sorcier ? En tout cas, de ce qu'il avait compris du premier cours, de nombreux métiers pouvaient être exercés auprès des animaux magiques. Sans doute en trouverait-il un qui lui correspondrait et qui ne rentrerait pas en conflit avec sa nature de lycanthrope.
Quoi qu'il en soit, ce n'était pas sur ce sujet qu'il était actuellement concentré, mais sur les sortilèges. Au vu des dégâts qu'il avait fait le premier jour, il en avait conclu qu'il n'avait pas de prédispositions dans cette matière et qu'il allait devoir la travailler d'arrache-pied. C'est pourquoi il avait décidé de débuter l'entraînement, bien que le samedi pointait à peine le bout de son nez. Il avait demandé à deux ou trois personnes avec lesquelles il avait sympathisé si l'une d'elles souhaitait l'accompagner ; mais l'une devint blafarde à cette proposition, l'autre avait souhaité prolonger sa grasse matinée et la dernière préféra se rendre à la bibliothèque. L'adolescent ne se vexa nullement. Après tout, il pouvait très bien rester quelques heures tout seul. S'il était ultra social et qu'il ne pouvait s'isoler trop longtemps au risque de se torturer l'esprit de mille questions, ce n'était pas quelques heures qui lui posaient problème, loin de là. Il avait décidé de se rendre dans le parc de l'école, plus précisément à son extrémité, à cheval sur la forêt. Non pas qu'il souhaitait se cacher de la vue des autres en cas d'échec, mais il craignait de porter malheur à l'un de ses camarades, comme ce fut le cas le premier jour. En outre, il appréciait l'odeur de la nature, observer ce qu'elle tramait. Bien que dans le cas présent, il se devait de faire preuve de concentration. Il était suffisamment volontaire pour y parvenir.
Il avait emporté avec lui son livre de sortilège, dans lequel étaient notamment répertoriés les sorts que les élèves débutants pouvaient apprendre. Il y avait par exemple le sortilège de lévitation, dont la formule était Wingardium Leviosa. Il hésita à commencer par celle-ci, ou à se focaliser sur le premier sort qu'il avait voulu lancer : Tergeo. Il pourrait à la limite essayer de dégager la terre qui se trouvait au bas d'un arbre face à lui. Il n'y avait personne autour de lui, que risquait-il ? Il pointa alors sa baguette en direction de la terre, qu'il fixa d'un regard sûr, avant de prononcer distinctement :
« Tergeo ! »
Comme si à la place du geste de la baguette c'était une grenade qu'il avait envoyée, la terre fut projetée dans tous les sens.
« Argh... » ronchonna-t-il, après s'en être pris dans les yeux.
Mais il en fallait beaucoup plus pour le démotiver. Il répéta le geste et l'incantation. Cette fois-ci, c'est de l'écorce qui se détacha et vint le heurter. Pourtant, au lieu d'un soupir, c'est un sourire qui anima son visage.
« J'ai vraiment du pain sur la planche... » murmura-t-il pour lui-même.
Alors qu'il se prépara pour une troisième tentative, il entendit une branche craquer derrière lui. Il se retourna et reconnut l'une de ses camarades de caste, avec laquelle il n'avait encore jamais échangé.
« Oh, salut ! Pitié, dis-moi que tu ne t'es pas pris de la terre ou de l'écorche dans la tronche ! Si c'est le cas, je suis désolé ! » dit-il avec sincérité et amusement en même temps, passant une main dans ses cheveux ébouriffés.
Quoi qu'il en soit, ce n'était pas sur ce sujet qu'il était actuellement concentré, mais sur les sortilèges. Au vu des dégâts qu'il avait fait le premier jour, il en avait conclu qu'il n'avait pas de prédispositions dans cette matière et qu'il allait devoir la travailler d'arrache-pied. C'est pourquoi il avait décidé de débuter l'entraînement, bien que le samedi pointait à peine le bout de son nez. Il avait demandé à deux ou trois personnes avec lesquelles il avait sympathisé si l'une d'elles souhaitait l'accompagner ; mais l'une devint blafarde à cette proposition, l'autre avait souhaité prolonger sa grasse matinée et la dernière préféra se rendre à la bibliothèque. L'adolescent ne se vexa nullement. Après tout, il pouvait très bien rester quelques heures tout seul. S'il était ultra social et qu'il ne pouvait s'isoler trop longtemps au risque de se torturer l'esprit de mille questions, ce n'était pas quelques heures qui lui posaient problème, loin de là. Il avait décidé de se rendre dans le parc de l'école, plus précisément à son extrémité, à cheval sur la forêt. Non pas qu'il souhaitait se cacher de la vue des autres en cas d'échec, mais il craignait de porter malheur à l'un de ses camarades, comme ce fut le cas le premier jour. En outre, il appréciait l'odeur de la nature, observer ce qu'elle tramait. Bien que dans le cas présent, il se devait de faire preuve de concentration. Il était suffisamment volontaire pour y parvenir.
Il avait emporté avec lui son livre de sortilège, dans lequel étaient notamment répertoriés les sorts que les élèves débutants pouvaient apprendre. Il y avait par exemple le sortilège de lévitation, dont la formule était Wingardium Leviosa. Il hésita à commencer par celle-ci, ou à se focaliser sur le premier sort qu'il avait voulu lancer : Tergeo. Il pourrait à la limite essayer de dégager la terre qui se trouvait au bas d'un arbre face à lui. Il n'y avait personne autour de lui, que risquait-il ? Il pointa alors sa baguette en direction de la terre, qu'il fixa d'un regard sûr, avant de prononcer distinctement :
« Tergeo ! »
Comme si à la place du geste de la baguette c'était une grenade qu'il avait envoyée, la terre fut projetée dans tous les sens.
« Argh... » ronchonna-t-il, après s'en être pris dans les yeux.
Mais il en fallait beaucoup plus pour le démotiver. Il répéta le geste et l'incantation. Cette fois-ci, c'est de l'écorce qui se détacha et vint le heurter. Pourtant, au lieu d'un soupir, c'est un sourire qui anima son visage.
« J'ai vraiment du pain sur la planche... » murmura-t-il pour lui-même.
Alors qu'il se prépara pour une troisième tentative, il entendit une branche craquer derrière lui. Il se retourna et reconnut l'une de ses camarades de caste, avec laquelle il n'avait encore jamais échangé.
« Oh, salut ! Pitié, dis-moi que tu ne t'es pas pris de la terre ou de l'écorche dans la tronche ! Si c'est le cas, je suis désolé ! » dit-il avec sincérité et amusement en même temps, passant une main dans ses cheveux ébouriffés.
Ft. Emelïa Hørn