Une étrange sensation de liberté

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Théa Lund
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Une étrange sensation de liberté



    Cela faisait à présent quelques jours que Théa avait rejoint la famille des Vanhir, du moins, la caste. Elle ne pouvait pas dire qu'il s'agissait de sa famille puisqu'elle n'avait pas vraiment adressé la parole à qui que ce soit. Les choses n'avaient pas vraiment changé pour elle depuis qu'elle était arrivée ici, si ce n'était qu'elle n'entendait plus les insultes gratuites de ses parents à longueur de temps. Elle pensait cependant toujours être une nuisance,un fardeau, après tout elle l'avait tellement entendu qu'elle avait fini pas le croire.

    Alors, elle avait mis en œuvre tout ce qu'elle pouvait pour ne pas nuire aux autres, et le meilleur moyen qu'elle avait trouvé pour cela, était de se rendre au Lac. Là, elle avait toute la place qu'elle voulait et pouvait facilement s'isoler pour être oubliée. Ce qui en soit, n'était pas si difficile que cela puisque personne n'avait vraiment dû la remarquer depuis la rentrée. Théa avait tout fait pour en tout cas. Si l'on ne prenait pas en compte sa répartition qui avait été particulièrement longue, si bien que d'après ce qu'elle avait bien pu voir, la directrice avait eu un moment de doute. Mais c'était une autre histoire, et présentement, la blonde n'avait absolument pas envie d'y repenser, puisque cela la menait à croire que ses géniteurs avaient sans doute raison.

    La journée avait été assez longue et les cours particulièrement chargés, et il fallait admettre que cet endroit était particulièrement grand. Autant dire qu'elle avait eu du mal à trouver son chemin entre les différentes salles, et ce malgré le plan. Elle avait alors fait en sorte de suivre les Vanhir qu'elle avait repéré pour ne pas se perdre. Par chance, aucun d'entre eux ne semblait l'avoir remarqué et elle pu faire son petit bonhomme de chemin à sa guise toute la journée.

    Une fois celle-ci terminée, les pas de Théa l'avaient menée au seul endroit du château, en dehors de la bibliothèque, qui lui procurait une étrange sensation de liberté, un peu comme si elle pouvait être elle-même, sans avoir besoin de se cacher ou de se faire aussi petite que possible. A cet endroit, elle avait l'impression de ne plus être un fardeau pour qui que ce soit, et d'avoir le droit d'exister, enfin. Bien des fois, elle avait voulu adresser la parole à d'autres élèves, mais elle s'était toujours dit qu'elle ne ferait que les ennuyer et être un boulet pour eux. Elle se mordit alors la lèvre les yeux brillants, se maudissant d'être aussi inutile,

    Elle attrapa enfin un livre dans son sac, quoi de mieux que de s'abandonner à la lecture afin d'atteindre un nouveau monde où personne ne pourrait l'empêcher d'être elle-même? Elle avait besoin de ressentir cette liberté. Sa lecture l'avait hypnotisée et elle ne faisait donc plus attention à ce qui l'entourait. Parfois un doux sourire venait prendre place sur ses lèvres, et une sensation de soulagement envahissait alors la jeune femme.
    Toujours plongée dans son livre, la jeune femme entendit alors du bruit et releva la tête, alors que ses yeux étaient baignés de larmes. Était-ce sa lecture qui l'avait mise dans un tel état ? Ou tout simplement un trop plein d'émotions qu'elle ne pouvait plus contenir alors qu'elle aurait dû ?

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Modifié en dernier par Théa Lund le ven. avr. 23, 2021 2:32 pm, modifié 1 fois.
Sebastian Jacobsen
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Message par Sebastian Jacobsen »

Une étrange sensation de liberté
Sebastian prenait peu à peu ses marques dans sa nouvelle école, dans ce nouveau monde dont il lui restait tout à découvrir. Bien qu'il en avait été un étranger depuis sa venue au monde, il faisait preuve d'une grande capacité d'adaptation. Il faut dire que c'était dans sa nature, il avait cette facilité à s'intégrer dans les groupes, dans des cultures différentes. Il faisait preuve d'une grande ouverture d'esprit, ce n'était pas pour rien qu'il avait rejoint les Vanhir. Il aurait aisément pu goûter à des repas bien différents de ceux qu'il connaissait ou participer à des rites auprès de communautés qui lui étaient inconnues tant qu'ils respectaient l'intégrité des personnes. Là où cela aurait peut-être été plus problématique, c'est s'il avait dit des mots qui auraient pu être mal interprétés. Mais ce n'était, heureusement, pas systématique. Sans doute que dans le cas présent, sa curiosité l'aurait poussé à poser des tas et des tas de questions, plutôt qu'à faire de l'humour.

Son intégration à Jafnhàr était également facilitée par le fait que sa venue ici était salvatrice pour sa famille, du moins, s'il y avait encore quelque chose à en sauver. Son frère, avec lequel il avait tout partagé, le détestait, à juste titre, et ses parents ne parvenaient pas à concilier l'amour et la peur ressentis, la rancœur et les regrets. Loin des siens, Sebastian se posait beaucoup moins de questions, même si la pleine lune les lui rappelait sans cesse. Son regard ne pouvait plus se poser sur ce frère qu'il avait déchiré, tant physiquement que psychiquement. Sur ses parents qui détournaient le leur, ne sachant plus mener une conversation banale avec lui. Il ne se posait à présent que sur son reflet dans le miroir, dans lequel il voyait un monstre.

Il avait arpenté de nombreux couloirs, inspecté plusieurs salles, dans le but de mémoriser la configuration de l'école. Il était arrivé plusieurs fois en retard après s'être perdu dans les couloirs ou prétextant s'être égaré pour continuer son exploration, mais la plupart des enseignants s'étaient montrés compréhensifs. Ces lieux étaient immenses et malgré ses nombreuses allées et venues, il avait encore du mal à se repérer. Cela viendrait avec le temps, comme la maîtrise des sortilèges.

La journée venait de s'achever. Elle avait été longue, mais le premier année ne ressentait pas une once de fatigue. Il déambulait dans les couloirs avec deux de ses amis, qui évoquèrent le sport emblématique des sorciers, le Quidditch, qui avait été totalement étranger à Sebastian avant sa venue ici.

« Une fois mon père m'a dit qu'un sorcier s'était pris un cognard lancé à pleine vitesse dans la tête, et que celle-ci avait été arrachée sur le coup et avait atterri dans les mains d'un spectateur ! » s'exclama l'un d'eux.

Les deux autres sorciers affichèrent d'abord une mine de dégoût, avant de rire, sceptique quant à la véracité de ces propos.

« Tu penses vraiment que c'est arrivé ? Tu as pas posé plus de questions à ton père ? » l'interrogea le loup-garou.

« Non, quand j'ai voulu en savoir plus, ma mère lui a dit « si tu t'occupes pas immédiatement de ranger le bordel que tu as laissé traîner, c'est ta tête que je vais arracher pour la planter sur l'épouvantail dehors », je peux te dire que mille cognards l'auraient moins effrayé que ma mère à ce moment-là ! »

Les trois garçons éclatèrent de rire et reprirent le fil de leur discussion. Lorsque Sebastian passa devant l'une des fenêtres du château, il s'arrêta et son regard se perdit dans le lac. Il l'avait aperçu depuis sa salle commune, mais ne s'en était encore jamais approché. Il fut soudainement pris d'une irrésistible envie de partir à l'aventure au bord de l'eau, pour observer des créatures marines. Comme bien souvent, lorsqu'il avait une idée en tête, difficile de la lui enlever. Il demanda à ses camarades s'ils seraient partants. L'un avoua avoir une phobie de l'eau mais déclara qu'il irait faire un tour à la bibliothèque en les attendant, mais l'autre accepta de l'accompagner. Les deux sorciers se mirent donc en route vers leur objectif, mais malheureusement, il y eut un imprévu. Et pour une fois, le garçon du genre rêveur n'y était pour rien !

« Eh ! Youhou ! » les interpella une voix féminine.

« Oh nan pitié, pas elle... Seb' sauves-moi. »

Celui-ci se mit à sourire.

« Salut Ailin ! Tu tombes bien, Adrian avait très envie de te voir ! » lança-t-il de sa voix enjouée.

« T'es qu'un enfoiré... » murmura le pauvre garçon, serrant les dents.

« Ça c'est pour ce que tu m'as fait hier » souffla le brun, un sourire taquin sur les lèvres. « Allez, amusez-vous bien tous les deux ! »

Il ébouriffa les cheveux de son ami qui se faisait déjà happer par la demoiselle, avant de s'en aller d'un pas guilleret, reprenant la route vers son objectif. C'était un jeu entre eux, il savait qu'il ne bouderait pas bien longtemps.
Lorsqu'il atteignit le lac, il inspira profondément, se laissant porter par l'horizon qui s'étalait devant ses yeux. La vue était tout simplement splendide. Il se perdit quelques instants dans cette vaste étendue d'eau, entourée par la végétation qui semblait former un rempart. Il appréciait les paysages aquatiques, qui étaient des plus reposants. Il les associait pourtant également à quelque chose de plus négatif. En effet, ce fut au bord de l'eau, non loin d'une cascade, qu'il fit la rencontre qui changea sa vie. Pas le genre qui donne un sens à votre vie. Plutôt celle qui vous l'ôte. Aussi, quand il fermait les yeux non loin d'une source d'eau, il revoyait parfois la bête qui l'avait attaqué. Ses crocs qui n'attendaient que de mordre sa chair. Son grognement que même la cascade n'était pas parvenue à couvrir. Il rouvrait alors les yeux brusquement, et un tremblement le parcourait. La beauté de l'endroit lui semblait alors être ternie, jusqu'à ce qu'il revienne la fois suivante, et rebelote. Il était surprenant que cette mésaventure ne lui ait pas transmis une phobie transposée des flots. Non, ce qui à présent lui était intolérable, c'était d'entendre le son isolé, ou dominant, d'un piano. Des deux attaques qu'il avait vécues, l'une en tant que victime, l'autre en tant qu'auteur, c'était bien la seconde qui l'avait le plus marqué. Celle qui avait brisé l'un des rêves de son frère, devenir un pianiste de renommé. Son esprit avait alors associé le son du piano à sa souffrance intérieure. Entendre cet instrument lui provoquait des palpitations, des sueurs, une sensation d'étouffement. S'il ne pouvait s'y soustraire, son corps finissait par faire une crise d'angoisse généralisée. Véritable contraste de ce qu'il était habituellement, ce jeune homme fougueux, insouciant et souriant, cela pouvait être impressionnant. Comme s'il était dans un état second. À l'instar de ce qui se jouait lorsque la lune était à son apogée.

L'adolescent baissa les yeux, comme s'il cherchait à entrevoir les profondeurs et ce qui s'y cachait. L'eau était trouble. Il doutait qu'en restant assis là, à côté, il verrait quelconque créature. Devait-il plonger ? Il se posa la question, aussi insouciant qu'il était alors même qu'il y avait peut-être des bêtes mortelles dans ces ondes. Instinctivement, il regarda autour de lui. C'est à ce moment-là qu'il remarqua une demoiselle concentrée sur son ouvrage. Alternant son regard entre les flots et la jeune femme, hésitant, il décida finalement de s'approcher d'elle, curieux de connaître l'objet de sa lecture.
Une fois arrivé à sa hauteur, la sorcière, qui appartenait à sa caste, leva les yeux dans sa direction. Il ne se rappelait pas l'avoir déjà vue. Ce qu'il remarqua par contre, c'était ses yeux troublés de larmes. Son visage, sur lequel on pouvait bien souvent lire un sourire espiègle, adopta une expression des plus douces.

« Eh bien, qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda-t-il, d'une voix sereine.
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Message par Théa Lund »








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    Théa en était arrivée à un point, où les mots présents dans l'ouvrage qu'elle lisait, ne voulaient plus rien dire. Comment aurait-elle pu y comprendre quelque chose puisque les lettres étaient brouillées ? Elle avait essayé tant bien que mal de ravaler les larmes qui avaient embué ses yeux, elle avait vraiment essayé, mais rien n'y faisait. L'ouvrage l'avait transportée dans un monde lointain qui n'était pas aussi joyeux qu'elle aurait pu le penser. L'auteur avait fait en sorte de ménager son lecteur durant la majeur partie de l'histoire, avant de l'envoyer tout droit dans les profondeurs de l'Enfer. Du moins, c'était ce qui se rapprochait le plus de l'Enfer pour la jeune blonde.
    Le héros de l'histoire, un jeune moldu tout à fait banal, devait faire face à de multiples insultes venues de ses "amis". Finalement, ce qu'il aurait pu prendre à la rigolade, tourna au cauchemar. Tout autour de lui avait pris la tournure d'un cauchemar éveillé : ses parents s'étaient mis à le battre, ses amis se servaient de lui et ne cessaient de lui répéter à quel point il était inutile... C'en était trop pour Théa.

    La jeune femme avait alors elle-même été happée dans ses propres pensées, vers sa propre vie. Elle entendait les hurlements de son père, la voix glacée de sa mère. Elle ressentait un froid intense qui la fit alors trembler. Assez, elle en avait assez. Elle qui pensait qu'en étant loin d'eux, elle pourrait peut-être se défaire de ses souvenirs... Elle ferma une fois de plus les yeux, essayant de ne pas laisser la panique la gagner, elle ne voulait plus les entendre, elle ne pouvait plus les entendre. Elle savait déjà qu'elle n'était rien d'autre qu'une misérable enquiquineuse. Elle savait également qu'elle était inutile, faible et un fardeau, tout ça elle le savait parfaitement, alors pourquoi lui répéter sans cesse ?
    Le pire dans tout ça ? Théa y croyait dur comme fer. Après tout, pourquoi ses parents lui mentiraient-ils sur ce qu'elle était ? Pourquoi fallait-il qu'ils en remettent une couche à n'importe quel moment, à n'importe quel endroit ? Essayaient-ils d'encrer ça au plus profond de l'âme de la jeune blonde ? C'était en tout cas ce qui avait fini par arriver. C'était ce qui avait poussé Théa à se faire toute petite, peu importaient les circonstances dans lesquelles elle se trouvait. C'était à cause de cela qu'elle ne parlait à personne et n'avait pas d'amis : qui voudrait d'elle comme amie de toute façon ?

    Elle venait tout juste de se calmer ainsi que d'arrêter de trembler, lorsqu'elle avait entendu du bruit non loin d'elle. Quand elle avait tourné la tête pour essayer de comprendre ce qu'il se passait, ses yeux la ramenèrent à la réalité assez durement. Elle cligna alors plusieurs fois afin de se débarrasser des larmes qui restaient et d'observer le garçon qui s'approchait d'elle.
    Elle l'avait déjà vu auparavant, elle savait qu'il faisait partie de la même caste qu'elle, mais elle ne savait pas comment il s'appelait. En même temps, comment le savoir puisqu'elle ne lui avait pas adressé la parole ? Celui-ci semblait bien décidé à s'approcher d'elle et à lui parler visiblement. Pauvre fou. En entendant sa question, et son ton si doux, Théa fut prise de court : il voulait savoir ce qui lui arrivait ! La jeune Vanhir secoua cependant la tête, elle n'allait certainement pas l'embêter avec ses problèmes, d'ailleurs rien que sa présence devait nuire à ses occupations.

" - Je... Tout va bien..."

    Théa attrapa alors son sac et y rangea son livre après y avoir déposé un marque-page. Elle s'empressa de regarder autour d'elle pour être sûre de ne rien oublier, et se leva finalement.

" - Je ne vais pas te déranger plus longtemps... Excuse-moi d'avoir contrarié tes plans..."

    La voix de la jeune femme était des plus sincères, elle s'en voulait vraiment de l'avoir coupé dans ses plans. Elle ne savait certes pas ce qu'ils étaient, mais elle savait qu'elle n'en faisait clairement pas partie. Elle se mordit alors la lèvre après s'être frotté la nuque et avoir baissé la tête. Elle passa alors tout simplement à côté de lui pour pouvoir partir.


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Re: Une étrange sensation de liberté

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Comme s'il avait irrésistiblement été attiré par lui, le lycanthrope s'était rendu au lac qu'il pouvait apercevoir depuis sa salle commune. Il avait d'abord espéré y apercevoir des créatures marines, mais ce n'était pas en restant au bord des flots que son souhait se réaliserait. Toutefois, la beauté de ses lieux l'avait contenté suffisamment pour qu'il se perde dans ses pensées. C'est alors qu'il avait remarqué une jeune femme non loin de là, occupée dans sa lecture. Il avait hésité ; continuer son exploration ou aller à sa rencontre ? Il avait finalement opté pour ce second choix. Il est vrai qu'il était très difficile d'inciter Sebastian à renoncer à une idée qu'il avait en tête. S'il souhaitait partir à l'aventure, il le ferait. Par contre, il était possible qu'il change de trajectoire de lui-même en cours de route, qu'il capte quelque chose de plus intéressant qui l'inciterait à modifier son plan initial, car là encore, son côté distrait qui le faisait parfois partir dans tous les sens pouvait s'activer. Ce regard curieux qu'il portait sur le monde ne semblait jamais se dissiper. Et c'est exactement ce qu'il s'était passé en l'instant présent.

S'approchant de la demoiselle, il put lire une grande tristesse sur son visage. Il sut, à cet instant, qu'il avait fait le bon choix en venant à sa rencontre, bien qu'en réalité il n'était pas question de bon ou mauvais choix. L'adolescent n'était pas du genre de ceux qui détournent le regard en voyant quelqu'un s'effondrer, bien au contraire. Il avait beau être insouciant, il pouvait faire preuve d'une grande qualité d'écoute et se montrer prévenant, cherchant à aider au mieux la personne. Parfois de façon très maladroite, parfois au contraire, en trouvant des mots justes et réconfortants. Tout dépendait de son humeur du moment, de la personne qu'il avait en face, des circonstances. Il pouvait être en mesure de savoir avec qui il pouvait faire de l'humour pour détendre l'atmosphère, ou au contraire, s'il valait mieux se montrer sérieux. Tout du moins, lorsqu'il ne faisait pas preuve de sa maladresse légendaire ! Il lui était déjà arrivé de sortir à l'une de ses amies moldue qui venait d'être plaquée par son petit-ami : « vois le bon côté des choses, dans un mois c'était son anniv', ça te fera des économies ! ». Inutile de vous dire que cela n'était pas passé, et que la jeune fille avait pleuré de plus bel. Sebastian s'était senti gêné comme cela ne lui arrivait pas souvent. Avec lui, il fallait s'attendre à tout. Il pouvait être aussi facile que difficile d'anticiper ses actes et ses mots.

En arrivant à proximité de sa camarade de caste, il adopta un visage des plus doux, la questionnant quant à la raison de son abattement.

« Je... Tout va bien... » répondit-elle.

Le genre de réponse qu'il avait trop l'habitude d'entendre, alors même que tous les signes étaient au rouge. Il l'observa attraper son sac pour y ranger son livre et se lever, prête à partir.

« Je ne vais pas te déranger plus longtemps... Excuse-moi d'avoir contrarié tes plans... » ajouta-t-elle.

Sebastian eut un mouvement de surprise. Le déranger ? C'était plutôt lui qui l'avait interrompue dans sa lecture et dans le fil de ses pensées. Lorsque la Vanhir passa à côté de lui, il posa doucement sa main sur son épaule pour la retenir.

« Oh non ne t'en va pas. C'est plutôt moi qui t'ai dérangé en fait, désolé. » commença-t-il. « Et tu n'as rien contrarié du tout. Si je suis venu vers toi c'est que j'en avais envie. Le lac, lui, ne va pas disparaître, je pourrai revenir le voir quand il me plaira. Quant à toi, cette école est grande et il y a de nombreuses élèves, alors ce sera peut-être plus difficile de te trouver. Mais vu que nous sommes dans la même caste, je n'aurais pas à te chercher bien longtemps et de toute façon, je n'abandonne pas facilement. »

Il lui adressa un clin d'œil amical et lui sourit. Il ne pouvait pas la forcer à parler si elle ne le souhaitait pas, après tout, même lui qui pouvait aisément parler avec n'importe qui, de nombreux sujets sans gêne aucune, n'aborderait probablement jamais le secret qu'il cachait au fond de lui. Mais étant donné qu'il n'en montrait rien, du moins pour l'instant, il n'y avait aucune raison qu'on lui pose des questions. Et il ne tenait pas à ce que cela change.
Il ne comptait pas laisser la blonde dans cet état, alors qu'elle ne le chassait pas. C'était plutôt elle-même qui s'exilait. Cherchant à gagner sa confiance dans un premier temps, au lieu d'insister sur la raison de son mal-être, il orienta la discussion vers l'objet de sa lecture.

« Qu'est-ce que tu lisais ? »
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Sebastian Jacobsen
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